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Les Etats-Unis critiquent la gestion française de Sanofi

Pour la presse américaine, le bilan de Chris Viehbacher est bon.

Pour la presse américaine, le bilan de Chris Viehbacher est bon. - Benoit Tessier - Reuters

Pour la presse américaine, Chris Viehbacher a été victime d'une gouvernance franco-française. Et cela risque de coûter cher au groupe.

L'éviction de Chris Viehbacher à la tête de Sanofi est critiquée outre-Atlantique. Wall Street et la presse américaine estiment que son départ n'est pas justifié, qu'il est victime d'une politique de gouvernance très franco-française.

Il était accusé de gérer en solitaire les destinées de l'entreprise. "La poursuite du développement du groupe exige aujourd'hui un management fédérant plus largement les talents, une focalisation plus grande sur l'exécution et une collaboration étroite et confiante avec le conseil d'administration", a expliqué le groupe pour justifier cette décision qui faisait l'objet de rumeurs insistantes depuis quelques jours.

Chris Viehbacher est trop américain pour Sanofi. Il faut rappeler que la groupe a une forte présence aux Etats-Unis, notamment via Genzyme, entreprise de biotechnologie qui fait partie du groupe Sanofi depuis 2011. Les analystes à Wall Street sont très critiques sur la décision, le 29 octobre, du conseil d'administration.

Le patron d'AstraZeneca a refusé le poste

Beaucoup y voient une pratique de gouvernance d'un autre temps propre à la France. Une gouvernance victime de querelles internes et qui néglige les investisseurs. La presse américaine ironise. Elle note que sur les 14 administrateurs, 10 sont Français et que le président du conseil est énarque.

Pour le magazine Forbes, "Virer Viehbacher est une énorme erreur". Dans son éditorial, le journaliste fait un bilan très positif du directeur général qui a su transformer le groupe pharmaceutique et lui faire passer la falaise des brevets. Il aurait mieux valu lui faire signer un code de bonne conduite, dit-il. Les financiers anglo-saxons sont assez réservés sur la suite.

Selon eux, cette histoire va faire perdre à Sanofi la confiance des investisseurs. Et trouver un remplaçant de l'acabit de Chris Viehbacher ne va pas être évident. Le patron d'AstraZeneca, un Français aussi, qui a déjà été approché, aurait refusé.

Hélène Cornet avec AFP