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Vie de bureau

Les femmes deviennent bien chefs... quand l'entreprise va mal

Plusieurs études montrent que lorsqu'une femme parvient à accéder au poste suprême de l'entreprise, bien souvent, c'est parce que celle-ci rencontre des difficultés. Donc pour elles, la pression est plus forte, et le risque d'échec plus grand.

On ne met des femmes au pouvoir… que quand ça va mal! Regardez en Grande-Bretagne, où le Brexit donne des sueurs froides à tout le monde. Hop, les conservateurs britanniques nomment Theresa May "Prime Minister".

Figurez-vous qu’en entreprise, ce serait exactement pareil, raconte Le Monde. Le plafond de verre, celui qui empêche les femmes de grimper dans la hiérarchie, se brise quand il y a crise, explique le quotidien. Il cite nombre d’études qui ont démontré que la plupart du temps, une femme est nommée chef quand tout part à vau l’eau.

L'administrateur fébrile plébiscite les femmes

Il y a par exemple cette étude britannique de 2005. Les chercheurs ont regardé le cours de bourse de différentes entreprises avant la nomination d’un nouveau chef. Certaines ont nommé une femme, d’autres un homme. Les chercheurs remarquent que là où une femme est devenue dirigeante, les mois précédant, le titre boursier chutait. C’est le cas pour Alcatel-Lucent, qui a nommé Patricia Russo à sa tête. Pour Yahoo, avec Marissa Mayer. Pour General Motors, avec Mary Barra. Alors que dans les entreprises où des hommes sont devenus chefs, l’action se portait bien.

Une autre étude, de l’université d’Harvard cette fois, montrait le même phénomène. En situation de crise, 7 administrateurs sur 10 votent pour une femme. Si tout va bien, ils choisissent à 6 sur 10 un homme. À même niveau de compétence, évidemment.

Plus de pression, plus d'échec

Du coup, les dirigeantes arrivent généralement au pouvoir dans un contexte difficile. La pression est plus forte pour elles, et le risque d’échec bien plus important. Ce qui peut expliquer que beaucoup plus de femmes que d’hommes se fassent violemment éjecter du siège de patron. Elles sont 38% à être débarquées sans ménagement, contre 27% pour leurs homologues masculins, selon PWC.

Ces études expliquent donc qu'on bombarde les femmes, mais aussi les représentants des minorités, notamment ethniques, quand la stratégie de la boîte a besoin d’une rupture. Quand la situation se normalise, on remet un homme blanc patron. On pourrait aussi en déduire que les femmes savent mieux gérer les problèmes que les hommes, mais les chercheurs ne vont pas jusque-là.

Nina Godart