BFM Business
Services

Les folles exigences d'Apple avec la presse

Lorsqu'Apple prend une page de pub dans un journal, il ne voudrait pas voir d'information sur des thèmes qu'il juge traumatisant ou perturbant

Lorsqu'Apple prend une page de pub dans un journal, il ne voudrait pas voir d'information sur des thèmes qu'il juge traumatisant ou perturbant - Andrew Ross - AFP

Selon le Canard Enchaîné, la marque interdirait aux journaux de traiter de sujets qu'elle qualifie de "traumatisant" lorsqu'elle prend une page de pub.

Cigarette, sexe, violence, terrorisme, guerre... Voilà les sujets qu'Apple ne désire pas voir en une des journaux lorsque la marque achète une page de pub. "Tout ce qui est traumatisant, trop dramatique en première page doit être évité pour ne pas perturber le produit Apple exposé en quatrième de couverture", explique anonymement le patron d'un groupe de presse au Canard Enchaîné qui révèle l'information. Et pour cela, elle n'hésite pas à faire signer aux titres de presse une sorte de "charte de bonne conduite" qui serait "extrêmement précise" selon le patron de presse interrogé.

Une étrange conception de la liberté de la presse de la part d'une entreprise qui avec l'iPad avait voulu donné un coup de pouce au secteur. Mais ça c'était avant. Car aujourd'hui la marque américaine, bien consciente des difficultés du secteur, sait que le rapport de force est en sa faveur. D'ordinaire les marques annulent ou repoussent une campagne de publicité en cas d'actualité inadéquate (une pub de compagnie aérienne le lendemain d'un crash par exemple).

Une lettre d'excuse en cas de manquement

Mais pour Apple ce serait aux journaux de s'adapter. Ainsi, si un titre ne respecte pas la charte, "l’éditeur est condamné à envoyer une lettre d’excuses à Apple et à lui proposer de repasser gratuitement sa pub, cette fois sans rien de compromettant autour", explique Le Canard Enchaîné.

Un mea culpa qui doit recueillir l'assentiment de la marque à la pomme sous peine d'être privé de publicité à l'avenir. Or pour la plupart en grande difficulté financière, les journaux ne peuvent guère se passer de l'argent d'un annonceur qui dépense chaque année aux alentours d'un milliard de dollars en publicité.

Frédéric Bianchi