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Les Français n'ont jamais autant joué aux jeux d'argent

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- - François Guillot / AFP

La FDJ a dépassé la barre des 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2017, confirmant sa bonne santé financière avant une éventuelle ouverture du capital de l'opérateur du loto, détenu à 72% par l'État.

C'est une année record. Les ventes de la Française de Jeux ont passé l'an dernier le cap des 15 milliards d'euros, affichant une hausse de 5,7%. À l'origine de cette belle performance, il y a la relance du loto et le renouveau de l'EuroMillions mais aussi le goût des Français pour les jeux de grattage, qui pèsent près de 50% des ventes de la FDJ.

En 2016, le chiffre d'affaires avait progressé de 4,6% atteignant 14,3 milliards. "Cela confirme la capacité de l'entreprise FDJ à générer une croissance dynamique de ses ventes sur plusieurs années", explique Stéphane Pallez, PDG du groupe depuis fin 2014, dans une interview à Reuters.

La Française des Jeux opère sur un marché très particulier, dont les règles sont particulièrement codifiées. Hormis pour les paris sportifs en ligne, le groupe jouit en France d'un monopole sur les jeux de tirage et de grattage. Dans le cadre de cette exclusivité, la FDJ doit proposer des jeux suffisamment attractifs pour éviter le développement d'un marché illégal, en contrôlant les risques de fraude, de blanchiment ou d'addiction et en permettant à ses 26 millions de clients de jouer des mises raisonnables.

Les mises numérisées ont doublé sur l'année

La FDJ doit aussi accompagner le développement du digital, qui gagne également du terrain dans le secteur des jeux. Les mises numérisées ont ainsi doublé l'an dernier à 1,7 milliard, soit 11% des mises de 2017, avec une forte progression des jeux de loterie en ligne et des ventes via le mobile. 2018 pourrait être marquée par l'ouverture du capital de l'entreprise, projet déjà évoqué en 2009, puis en 2014, mais qui n'a à ce jour jamais encore abouti.

Selon des sources proches du dossier, la banque BNP Paribas et le cabinet d'avocats Weil, Gotshal & Manges LLP, mandatés par l'Agence des participations de l'Etat (APE), doivent rendre leur rapport sur une privatisation partielle de FDJ d'ici la mi-février.

"Il est clair que c'est l'Etat qui est l'actionnaire et donc le décideur sur ce sujet. Nous attendons que l'Etat prenne les décisions dans le calendrier qui est celui de l'Etat", a déclaré Stéphane Pallez sur ce sujet "Si l'Etat venait à faire évoluer sa participation, je souhaiterais que ce soit une opportunité pour continuer le développement de l'entreprise", a-t-elle poursuivi. "Mais comme on l'a fait aujourd'hui sans que l'Etat ait fait évoluer sa participation, ce qui montre bien que ce n'est pas une nécessité."

F.Bi, avec AFP