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Les Franciliens sont prêts à gagner moins pour voyager moins

53 % des Parisiens seraient prêts à faire plus de 45 minutes de trajets quotidiens pour un travail qui leur plaît vraiment.

53 % des Parisiens seraient prêts à faire plus de 45 minutes de trajets quotidiens pour un travail qui leur plaît vraiment. - Miguel Medina-AFP

Selon une enquête du site d'emploi RegionsJob, les Franciliens sont 76% à se dire prêts à accepter un travail moins rémunéré mais plus proche de leur domicile. En Ile-de-France, 78% des salariés ont un temps de trajet de plus de 30 mn contre 50% en régions.

Les travailleurs franciliens, y compris ceux qui postulent à un emploi sont prêts à des concessions salariales pour passer moins de temps dans les transports. Selon une enquête du site d'emploi RegionsJob réalisé auprès de 800 candidats à l'embauche et de 1000 salariés en poste, 81% des demandeurs d'emploi jugent la distance entre le domicile et le travail importante dans le choix des offres auxquelles ils postulent. Pour 37 % d'entre eux, elle est même très importante.

D'ailleurs, 73 % des personnes interrogées (demandeurs d'emploi et salariés en poste) seraient prêtes à postuler à un travail moins bien rémunéré mais plus près de chez elles. C'est même vrai pour 76 % des Franciliens même si l'étude ne dit mot sur l'ampleur de la perte salariale qu'ils seraient prêt à concéder.

Sans surprise, c'est également en région parisienne qu'on met le plus de temps pour se rendre au travail: 78 % des salariés ont un temps de trajet de plus de 30 minutes à Paris contre moins de 50% en régions. Si 63 % des salariés sont satisfaits de leur temps de transports, ce n’est pas le cas des Franciliens : ils sont 42 % à en être mécontents. Pourtant, 53 % seraient prêts à faire plus de 45 minutes de trajets quotidiens pour occuper un emploi qui leur plaît vraiment.

58% des Franciliens utilisent métro et RER pour aller au travail

Cette fracture entre l'Ile-de-France et les régions se traduit aussi par les modes de transport utilisés pour se rendre sur son lieu de travail. Alors que seulement 18 % des Français prennent le métro/RER ce sont 58% des Franciliens qui les empruntent quotidiennement. De même ils sont 20 % de Français à prendre le bus tous les jours contre 34 % en Ile-de-France et 17 % utilisent le train contre 40 % des Franciliens.

En outre, Paris et sa région ne sont pas championnes en matière de transport alternatif. La capitale n’est pas la ville préférée des cyclistes puisqu’ils ne sont que 4% à aller au travail en vélo dans la capitale. Cependant, dans les métropoles importantes hors Paris, on retrouve 19 % de cyclistes, sans doute parce que les trajets y sont plus courts par rapport à Paris et que l'effort d'équipement en pistes cyclables en site propre y a été plus important dans les premières que dans la capitale.

L'aspect lié à l'incitation financière joue aussi un rôle. "Les entreprises seraient également moins impliquées à Paris avec seulement 5% d’entre elles qui aident leurs salariés à acheter un vélo ou une trottinette quand elles sont 14% dans les grandes métropoles. En Ile-de-France, les politiques d’aide aux transports des entreprises se concentrent sur le remboursement de l’abonnement aux transports en commun pour 82 % des salariés" souligne l'étude de Regionsjob.

Frédéric Bergé