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Les géants coréens éclaboussés par le scandale d'État qui secoue le pays

Le parquet coréen cherche à établir entre autres si la présidente, Mme Park, a pu faire pression sur les industriels du pays pour les inciter à verser des millions de dollars aux fondations de son amie.

Le parquet coréen cherche à établir entre autres si la présidente, Mme Park, a pu faire pression sur les industriels du pays pour les inciter à verser des millions de dollars aux fondations de son amie. - Jung Yeon-Je-AFP

Après Samsung qui a subi une descende de police dans ses locaux, le patron de Hyundai, premier constructeur automobile du pays, a été entendu par le parquet. La justice enquête sur un retentissant scandale de corruption dans lequel est empêtrée la présidente sud-coréenne.

Le scandale d'État en Corée commence à éclabousser les chaebols du pays, ces grands conglomérats qui tiennent l'économie. Chung Mong-Koo, président de Hyundai Motor, a été entendu dans la nuit de samedi 12 au dimanche 13 novembre en même temps que d'autres dirigeants de gros conglomérats comme le groupe Hanwha, explique l'agence de presse Yonhap, qui cite une source au parquet de Séoul. Hyundai est, avec sa filiale Kia, le cinquième constructeur automobile mondial. L'héritier présomptif du géant Samsung, Lee Jae-Yong, devrait également être entendu ce dimanche, d'après Yonhap.

Le scandale qui fait rage depuis trois semaines est centré sur l'amie de 40 ans de la présidente Park Geun-Hye, Choi Soon-Sil, qui a été arrêtée pour fraude et abus de pouvoir. Elle est accusée de s'être servie de ses relations d'amitié avec Mme Park pour contraindre des conglomérats comme Samsung à verser des donations à des fondations douteuses, sommes dont elle se servait ensuite à des fins personnelles. Mme Choi est également accusée de s'être mêlée des affaires de l'État, y compris d'avoir eu son mot à dire sur la nomination de hauts responsables.

Le parquet coréen a fait une descente chez Samsung Electronics

Le parquet cherche à établir entre autres si Mme Park a pu faire pression sur les industriels sud-coréens pour les inciter à verser des millions de dollars à ces fondations. Selon les médias sud-coréens, Mme Park aurait rencontré en juillet des hommes d'affaires pour les appeler à financer les fondations de Mme Choi.

Selon les médias sud-coréens, les sociétés auraient versé aux fondations en question près de 65 millions d'euros, dont 20 milliards de wons (15,4 millions d'euros) venant de Samsung et 12,8 milliards de wons de Hyundai. Samsung est soupçonné en outre d'avoir versé jusqu'à 2,8 millions d'euros à Mme Choi pour financer la formation équestre de sa fille en Allemagne. C'est dans ce cadre que le parquet sud-coréen a mené une descente mardi 8 novembre au quartier général de Samsung Electronics.

Les appels à la démission visant la présidente se sont multipliés en Corée du Sud. Samedi, une manifestation monstre a réuni un million de personnes, selon les organisateurs, 260.000 selon la police.

F.Bergé avec AFP