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Les Hauts-de-France reprennent en main leurs grandes lignes hors TGV

L'État financera 10 rames Alstom Coradia Liner neuves pour un montant d'environ 150 millions d'euros.

L'État financera 10 rames Alstom Coradia Liner neuves pour un montant d'environ 150 millions d'euros. - Alstom Transport Design & Styling

La région reprendra à l'État la gestion des deux lignes SNCF non desservies par le TGV, Paris-Amiens-Boulogne et Paris-St Quentin-Maubeuge-Cambrai. En échange, l’État acquiert 10 rames neuves pour 150 millions d'euros.

De plus en plus de régions reprennent à l'État la gestion des grandes lignes de la SNCF (hors TGV) les concernant directement. Les Hauts-de-France deviendront "l'autorité organisatrice" de ces lignes dites TET (trains d’équilibre du territoire): Paris-Amiens-Boulogne et Paris-Saint Quentin-Maubeuge/Cambrai. L'accord, qui doit être validé par les élus régionaux, prévoit que ce transfert prenne pleinement effet le 1er janvier 2019.

Il fait suite à trois accords similaires, conclus avec la Normandie, le Grand Est et la Nouvelle-Aquitaine. Cette dernière doit ainsi reprendre au 1er janvier 2018 la gestion des liaisons Bordeaux-La Rochelle, Bordeaux-Limoges, et Bordeaux-Ussel. 

Alstom, pas encore informé de la bonne nouvelle ?

La région nordiste bénéficiera, comme ses homologues, du financement par l'État du remplacement des rames vieillissantes circulant sur les lignes concernées par l'accord. L'État va acquérir 10 rames Alstom Coradia Liner neuves pour 150 millions d'euros. Contacté, le constructeur français affirme n'avoir pas été (encore) officiellement informé de la bonne nouvelle.

S'y ajoute un financement complémentaire pour l’acquisition d’autres matériels roulants à hauteur de 250 millions d'euros. Enfin, l’État versera une contribution de fonctionnement aux Hauts-de-France à hauteur de 15 millions par an pour compenser le déficit d'exploitation de ces lignes. 

Un accord qui contente aussi la SNCF

Le transfert de la gestion de ces lignes aux régions doit permettre d'en améliorer l'attractivité et la rentabilité, à travers une meilleure organisation des dessertes avec les TER (trains express régionaux), déjà gérés par les régions.

Ces accords arrangent surtout les deux parties signataires. L'État et la SNCF, d'un côté, ne savaient plus comment gérer ni exploiter ces liaisons ferroviaires, au matériel roulant vieillissant. De l'autre côté, les exécutifs régionaux sont ravis de moderniser ces lignes à une échéance compatible avec la fin du mandat des majorités élues en 2015 tout en affichant leur volonté d'améliorer la desserte ferroviaire de leurs territoires et la vie quotidienne de leurs électeurs. 

Les discussions en cours ne concernent toutefois pas six lignes TET, dont l'État restera le gestionnaire: Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont-Ferrand, Bordeaux-Toulouse-Marseille, Nantes-Bordeaux, Toulouse-Hendaye et Nantes-Lyon.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco