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Les investisseurs, inquiets pour Elon Musk, moins pour Tesla

Elon Musk

Elon Musk - Joshua LOTT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Depuis plusieurs semaines, les 22,4 millions d’abonnés Twitter d’Elon Musk assistent à la dérive du CEO de Tesla. Twitter est bien responsable des récents problèmes de l’industriel. C’est en tout cas ce que pense Ross Gerber, l’un des actionnaires de la marque.

Les réseaux sociaux seraient-ils à l’origine des maux de certains des patrons les moins conventionnels, à commencer par Elon Musk ? C’est en tout cas ce que sous-entend Ross Gerber, l’un des actionnaires de Tesla.

« Imaginez comment Steve Jobs aurait été traité sur Twitter. Il a eu de la chance d’éviter son existence. […] Elon n’est pas si mal. Peut-être un peu fou. Mais qui ne l’est pas ? », a t-il tweeté avant-hier Si l’investisseur met en cause le réseau social, il n’en reste pas moins inquiet quant à la capacité du patron de Tesla à gérer « seul » son entreprise. Suite aux confidences auxquelles s’est laissé aller Elon Musk dans une interview accordée au New York Times, Ross Gerber n’a pas hésité à interpeller le conseil d’administration de la marque, réclamant la nomination d’un numéro 2 « dès que possible » avant d’ajouter : « Il n’est pas sensé de laisser Elon se consumer de la sorte ».

Tesla devant Porsche ou Audi

A 47 ans, l’entrepreneur qui a avoué être en train de traverser l’une des périodes « les plus compliquées de son existence », pointant notamment son sentiment de solitude, ne semble pas décider à mettre un coup de frein à ses coups d’éclats médiatiques.

Mais si Musk inquiète, l’avenir de Tesla ne semble pas être remis en cause par ses investisseurs, comme en témoignait le tweet de Ross Gerber ce mercredi : « Être agacé par Elon Musk ne signifie pas que je change d’avis sur la société. J’étais agacé quand il a racheté Solar City aussi. […] Tesla est une marque et une entreprise unique en son genre ». L’entreprise peut en effet se targuer d’avoir accéléré la cadence de production de son Model 3.

Le constructeur automobile a même annoncé avoir dépassé son objectif de 5000 assemblages par semaine début juillet, atténuant enfin les frustrations de ses clients et de Wall Street. Selon Bloomberg, la firme aurait aujourd’hui atteint une moyenne de 4.588 Model 3 produites par semaine et pourrait même voir des « augmentations soudaines de sa production » dans les mois à venir.

Dans un email envoyé à ses salariés début juillet, Elon Musk avait d’ailleurs félicité l’ensemble des équipes. « Nous n’avons pas seulement atteint l’objectif des 5000 pour le Model 3, nous avons aussi atteint nos objectifs pour les modèles S et X pour un total de 7000 voitures assemblées par semaine ! »

D’autres chiffres confirment que l’enthousiasme des inconditionnels de la marque ne faiblit pas. Fin 2017, Consumer Reports publiait son rapport annuel sur la satisfaction client dans le secteur automobile. Pour la troisième année consécutive, Tesla, unique marque 100% électrique du classement, arrivait en tête de liste avec un score de 91 tous modèles confondus, dépassant des marques de références comme Porsche (2ème), ou Audi (5ème). Si pour Elon Musk, « le pire est à venir », pour Tesla les indicateurs sont donc au beau fixe. Dernier enjeu en date : la livraison de ses voitures. Mais la marque semble déjà avoir trouvé une solution. « Nouveau système de livraison en utilisant un camion avec une remorque fermée, de l'usine jusqu'au domicile du propriétaire », avait tweeté Elon Musk fin juillet, confirmant sa volonté, jusqu’au bout, de ne rien faire comme les autres.

Julie GALESKI