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Transports

Les navettes volantes Seabubbles navigueront-elles sur la Seine à Paris au printemps?

Maintes fois ajournés, les tests de la navette-taxi flottante SeaBubbles sur la Seine à Paris devraient bénéficier d'une dérogation du préfet pour naviguer à 25 km/h. Des tests sont aussi prévus sur le lac Léman, à Genève.

Les efforts du navigateur Alain Thébault, cofondateur de la start-up Seabubbles, pour voir ses taxis flottants voguer sur la Seine à Paris, vont-il réussir? Après plusieurs tentatives sans succès, ses premières machines, qui ont déjà vogué le 16 juin 2017 en démonstration au pied de la Tour Eiffel, devraient bénéficier d'une dérogation préfectorale, attendue au printemps 2018.

L'enjeu pour la start-up consiste à décrocher l'autorisation de naviguer à 25 km/h, vitesse permettant à ses engins de flotter en décollant de la surface de l'eau. Or, la navigation commerciale et fluviale impose une limite à 12 km/h ou 18 km/h selon le type de bateau naviguant sur la Seine. Les engins électriques de Seabubbles ont besoin de prendre de la vitesse car ils reprennent le principe de l'hydroptère avec des foils, dérives immergées en forme d'arcs en fibre de verre qui, grâce à la vitesse atteinte, maintiennent le bateau à 50 cm hors de l'eau.

Les Seabubbles attendent une dérogation du préfet de région

Le sort de la dérogation dont pourraient bénéficier les Seabubbles est entre les mains du préfet de la région Ile-de-France. "Ce qui a été convenu, c’est d’examiner les conditions d’une expérimentation, où ça se passe, à quelle vitesse, etc... mais pas encore d’autoriser l’expérimentation elle-même" tempère-t-on à la préfecture, selon Le Parisien.

Ce discours de l'administration laisse aussi entendre qu'il reste quelque détails à régler avant que les tests puissent débuter. Il reste notamment à fixer un emplacement en bord de Seine où loger le système de rechargement électrique des navettes-taxis où celles-ci s'arrimeront ainsi que les stations d'embarquement et de débarquement des passagers pendant les phases de test. Le navigateur Alain Thébaut envisage une solution "légère" à base de pontons mobiles.

Les usages et les tarifs des navettes-taxis seront à valider

Si elles obtiennent leur autorisation de naviguer à 25 km/h sur la Seine, les navettes-taxis devront ensuite valider les usages et le mode de réservation des trajets, calqué a priori sur celui des VTC, avec une appli. La question clé des tarifs sera abordée dans un deuxième temps, une fois l'expérimentation sur les rails. "Cela sera sans doute, durant le test, le prix d’un ticket de métro" et à terme, "le prix d’une course en Uber" a confié le navigateur au Parisien.

Avant que la perspective d'une autorisation administrative francilienne ne se décante, l'inventeur des Seabubbles avait aussi décidé en 2017 de procéder à des tests durant ce printemps 2018 sur le lac Léman à Genève. Cinq prototypes ont déjà été construits en Suisse.

Frédéric Bergé