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Les opérateurs américains Sprint et T-Mobile renoncent à fusionner

Le rapprochement entre le 3e et le 4e opérateur américain n'aura finalement pas lieu. (image d'illustration)

Le rapprochement entre le 3e et le 4e opérateur américain n'aura finalement pas lieu. (image d'illustration) - Joël Loeb - Justin Sullivan - AFP

Les opérateurs mobiles Sprint et T-Mobile ont annoncé samedi avoir renoncé à fusionner, faute d'accord sur les termes d'un rapprochement.

C'est une décision qui met fin à plusieurs semaines de discussions. T-Mobile (filiale de l'allemand Deutsche Telekom) et Sprint (filiale du japonais Softbank) "ont annoncé aujourd'hui (samedi 4 novembre, ndlr) conjointement qu'ils avaient cessé les discussions en vue d'une fusion car ils n'ont pas été en mesure de s'accorder sur des termes" acceptables par les deux parties, ont-ils écrit dans un communiqué conjoint, mettant ainsi fin à un feuilleton à rebondissements. 

Ce rapprochement entre le troisième (T-Mobile) et le quatrième (Sprint) opérateur américain, voulu depuis longtemps par Softbank, avait du plomb dans l'aile depuis quelques jours alors même que les maisons-mères s'étaient enfin entendues sur un accord de principe, selon la presse.

En début de semaine, la presse japonaise avait indiqué que les discussions étaient sur le point de capoter faute d'accord sur le contrôle du groupe combiné, Softbank ayant finalement décidé de ne pas le laisser à Deutsche Telekom. Ce qui avait fait dégringoler en Bourse les titres de Softbank et des deux opérateurs.

"Il vaut mieux continuer d'avancer seul" 

"Même si nous n'avons pas trouvé d'accord pour fusionner nos entreprises, nous reconnaissons l'intérêt apporté par un potentiel rapprochement. Toutefois, nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'il valait mieux continuer d'avancer seul", a commenté le PDG de Sprint et membre du conseil d'administration de Softbank, Marcelo Claure.

"Nous avons toujours dit que -dans de bonnes conditions- une fusion de T-Mobile US avec une autre entreprise pourrait apporter des avantages supplémentaires aux clients et la perspective d'une hausse de valeur pour les actionnaires. Ces conditions n'ont pas pu être réunies en l'espèce", a commenté pour sa part Tim Höttges, le PDG de Deutsche Telekom, dans un communiqué distinct.

Une première tentative s'était heurté à l'hostilité de l'autorité de la concurrence

Quand il avait acquis Sprint en 2013, le patron de Softbank, Masayoshi Son, avait déjà tenté d'unir les deux groupes, mais il s'était heurté à l'hostilité des autorités de la concurrence et avait abandonné l'idée. L'élection à la Maison Blanche du candidat républicain Donald Trump, qui avait promis des assouplissements de réglementation, avait relancé l'idée.

Masayoshi Son avait été parmi les premiers chefs d'entreprise à rencontrer Donald Trump après sa victoire et avait promis d'investir 50 milliards de dollars dans l'économie américaine. Un engagement salué par le président américain.

En juin, Masayoshi Son, qui investit à tour de bras, avait laissé entendre qu'il n'avait pas renoncé à son ambition de prendre le contrôle de T-Mobile US mais les discussions s'annonçaient rudes, notamment parce que Deutsche Telekom considère sa filiale américaine comme l'un de ses piliers. Pour rappel, SoftBank détient 80% de Sprint, tandis que Deutsche Telekom détient 64% de T-Mobile US.

Sprint s'est lancé dernièrement dans un vaste plan d'économies. L'opérateur a enregistré une perte nette de 48 millions de dollars (41 millions d'euros) au deuxième trimestre (clos fin septembre) de son exercice décalé. T-Mobile revendique plus de 70 millions de clients aux États-Unis et Sprint environ 60 millions. À eux deux, ils auraient donc représenté 130 millions de clients, en mesure d'affronter la concurrence des deux colosses que sont Verizon (145 millions d'abonnés) et AT&T (134 millions).

A.M. avec AFP