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Les patrons de Continental font tomber la cravate

Les dirigeants de Continental innove niveau look

Les dirigeants de Continental innove niveau look - Continental AG

Lors de la présentation des résultats annuels, le patron du fabricant de pneumatique ainsi que le directeur financier, sont apparus sans cravate. Un moyen pour eux de faire preuve de "flexibilité" et d'ouverture d'esprit vis-à-vis de la jeune génération.

Mini-révolution chez Continental. Non, le groupe allemand n'a pas inventé un pneu qui ferait pâlir ses rivaux Michelin, Pirelli ou Goodyear. L'innovation de rupture concerne cette fois, le look des dirigeants de l'entreprise.

En effet, lors de la présentation des résultats annuels, le PDG du groupe, Elmar Degenhart, ainsi que le directeur financier, Wolfgang Schäfer, sont apparus sans la cravate de rigueur que tout patron d'une société cotée arbore traditionnellement. "Nous nous adaptons à la réalité de l'industrie", a déclaré le premier cité, selon des propos rapportés par l'agence de presse DPA.

Car les deux dirigeants estiment que désormais les mœurs évoluent au sein des entreprises. "La jeune génération, qui et que nous embauchons et intégrons, a d'autres conventions", a poursuivi Elmar Degenhart. "Et c'est également un symbole de notre flexibilité. Nos employés doivent se sentir à l'aise lorsqu'ils vont au travail, autrement ils ne peuvent se donner à 100%", a-t-il conclu. À voir si cette mode convaincra les autres poids lourds du secteur.

Il y a un an, Dieter Zetsche, le patron de Daimler-Benz, avait déjà surpris son monde en abandonnant la cravate lors d'une keynote. Il a récidivé cette année en présentant les résultats annuels 2015.

C'est dans l'industrie automobile que les patrons osent le plus casser les codes. Sergio Marchionne, le patron de Fiat, Chrysler et Ferrari, ne porte ainsi jamais de cravate. C’est pourtant le chef d’entreprise le plus connu d’Italie, un pays réputé pour la qualité de ses cravates.

High-tech et banquiers

Il est toutefois un autre secteur où la cravate n'est clairement pas de rigueur: la high-tech. Aux États-Unis; mais aussi en France. Marc Simoncini, le fondateur de Meetic n'est jamais cravaté. Idem Pour Xavier Niel dont la garde robe ne semble constituée que de chemises blanches. Jacques-Antoine Granjon apprécie davantage la couleur, mais lui non ne porte jamais de cravate et pourtant il en vend encore sur Vente-Privée.com. 

Dans la grande distribution, il y a aujourd’hui deux écoles en la matière. Avec le style col grand ouvert qu’affectionnent Michel-Edouard Leclerc et Serge Papin. Et puis le look plus classique de leurs grands rivaux. On voit mal Georges Plassat, tomber la cravate pour présenter les résultats de Carrefour. Pas plus d’ailleurs que Jean-Charles Naouri ne le ferait pour expliquer la stratégie de Casino.

Cela dit, même dans la finance, les temps changent. On aurait ainsi tort de penser que tous les banquiers sont fidèles à l’adage de Balzac "La cravate, c’est l’homme". Frédéric Oudéa, le patron de la Société Générale s’est ainsi déjà montré en public sans cravate.

Un accessoire distinctif

L'abandon de cet accessoire vestimentaire longtemps prisé des cols blancs n'est pas anodin. Car la cravate reste une accessoire distinctif.

Richard Branson a écrit un texte assez amusant sur Linkedin pour expliquer pourquoi il ne porte une cravate et un costume que dans trois circonstances: pour voir un match à Wimbledon (où le code vestimentaire est strict), lorsqu’il est invité à un mariage ou par la Reine d’Angleterre. Pour le patron de Virgin, "le costume comme la cravate sont d’après lui un héritage inutile des grandes compagnies monopolistiques qui privilégient la tradition à la créativité".

Et si, selon lui, les créatifs ne portent pas de cravate ce n’est pas un hasard. Branson assure qu’il invite depuis des années tous ses employés à s'habiller comme bon leur semble. En t-shirt et baskets, certains portent même des shorts et des tongs quand il fait chaud l'été.

Et qu’en entrant dans ses bureaux, on sent tout de suite l'atmosphère "relax" et la créativité qui se dégage. 

Pour Branson, Il n'y a ainsi pas de raison pour les PDG et managers de s'habiller différemment de leurs équipes. Conclusion de son article: il est l'heure de dire au revoir à la cravate.

P.K. et J.M.