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Les perspectives de reprise pour l'événementiel restent moroses en France

En vigueur jusqu'au 31 août, l'interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes a mis un coup d'arrêt au secteur de l'événementiel. Et la reprise en 2021 devrait être très progressive.

Alors que quasiment tous les secteurs économiques sont repartis en France à la suite du déconfinement, celui de l'événementiel reste à l'arrêt et les perspectives de redémarrage semblent encore très lointaines étant donné que les rassemblements de plus de 5.000 personnes sont toujours interdits.

"Notre activité, c'est de mettre des gens dans des avions pour les faire se réunir massivement, dans un lieu donné: ce sont les deux activités les plus problématiques pour éviter la propagation du virus, ce qui explique le choc qu'on subit", dit à l'AFP Pablo Nakhlé Cerruti, directeur général de Viparis, qui gère neuf sites à Paris et en Ile-de-France, dont les parcs des expositions de la Porte de Versailles, de Villepinte ou du Bourget.

"On a des impacts, non seulement de mars à août, ce qui correspond à la période d'interdiction des évènements, mais également sur toute l'année 2020 et on anticipe en 2021 une reprise très progressive", poursuit-il.

Coup d'arrêt

En vigueur jusqu'au 31 août, l'interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes a mis un coup d'arrêt au secteur: sur les 800 évènements organisés chaque année sur les sites de Viparis, pour un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros, 300 ont été annulés ou reportés. Après avoir fondu de 29% au premier trimestre, le chiffre d'affaires de Viparis attendu en juillet, sera quasi nul au deuxième.

Ce dernier s'inquiète du gel de la situation en France alors que dans certains pays d'Europe, certains événements sont désormais programmés. "L'enjeu aujourd'hui c'est la réouverture: en Italie, il y a des dates fermes, et c'est maintenant: mi-juin en Lombardie, en Allemagne dans certains Länder depuis fin mai. En France on n'a ni l'un ni l'autre", dit-il.

Ce décalage pourrait porter préjudice à la place de Paris dans la compétition mondiale de l'organisation d'événements. "Notre métier de recevoir des évènements, c'est une compétition de métropoles mondiales: c'est Paris contre Berlin, Milan, Madrid, New York, Singapour, Las Vegas. Cette compétition va repartir d'autant plus fort que tout le monde va chercher à retrouver de l'attractivité", estime Pablo Nakhlé Cerruti.

Reprise espérée le 1er septembre

La filière souhaite que la date du 1er septembre soit officialisée comme coup d'envoi de la reprise. Mais pour le moment, rien n'est acquis, les conditions de reprise n'ont pas été précisées et un protocole sanitaire est en cours de rédaction. Il devrait imposer une réduction du nombre de visiteurs et d'exposants.

Mardi, le secrétaire d'Etat en charge du tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a néanmoins jugé "impératif de donner une visibilité à partir du 1er septembre, sur la capacité à tenir les évènements et sauver la commercialisation des quatre derniers mois de l'année".

En France, le secteur de l'évènementiel, qui rassemble les organisateurs de quelque 1.200 salons et foires, génère 4,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel et représente quelque 14.700 emplois, selon l'Insee. Mais au-delà, la filière fait vivre des agences d'évènementiel, d'hôtesses, de maîtres d'hôtel, de sécurité, d'audiovisuel, des entreprises de nettoyage, des traiteurs, des décorateurs...

Le secteur fait aussi travailler les compagnies aériennes, les hôtels, les restaurants, les transporteurs... pour des retombées économiques directes et indirectes évaluées à 5,5 milliards d'euros par la Chambre de commerce de Paris Ile-de-France.

OC avec AFP