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Les recettes des parcs d’attractions européens pour se relancer

Les parcs d'attractions européens tentent notamment de monter en gamme

Les parcs d'attractions européens tentent notamment de monter en gamme - Portaventura

Les parcs du Vieux Continent connaissent depuis plusieurs années des temps difficiles. Pour redresser la situation, ils multiplient les investissements et ciblent la clientèle aisée.

Les parcs d’attractions ont connu des heures plus fastes. Depuis 2009, la crise les a touché de plein fouet. En témoigne les déboires de leur fer de lance en Europe, Disneyland. Le numéro un européen des parcs d’attractions avec 14,2 millions de visiteurs n’a plus enregistré de profit depuis 2008.

En 2014, ses pertes représentaient encore 113,8 millions d’euros, un niveau trop important pour qu'ils les assument seul. Sa maison-mère américaine a été obligée de voler au secours d’Euro Disney SA (l’entreprise qui gère le parc d’attractions) en réinjectant 1 milliard d’euros dans son capital. Ces difficultés ne touchent pas seulement Euro Disney. PortAventura, un parc d’attractions catalan ayant pour thématique l’eau, a lui accusé une sévère baisse de ses bénéfices (-18%) l’an passé.

Mais les grands acteurs du secteur refusent de baisser la garde. Ils misent sur l'avenir en investissant plutôt qu'en taillant dans leurs coûts. Elfteling, le premier parc d’attractions néerlandais (et le troisième en Europe) inaugurera en juillet prochain un nouveau grand huit avec une chute de plus de 37 mètres, et augmentera également son parc hôtelier de 400 lits. Le tout pour une dépense totale de 36 millions d’euros.

Ratatouille et Ferrari

Le 7 mai dernier, Portaventura a lui posé la première pierre de Ferrari Land, le futur univers du parc dédié au constructeur italien. En misant sur la renommée de la marque au cheval cabré, PortAventura espère dépasser les 5 millions de visiteurs en 2017 (contre 4 millions à l’heure actuelle), année où le chantier devrait être achevé. Montant de l’investissement: 100 millions d’euros.

Euro Disney a fait plus fort encore, en déboursant l’année dernière 200 millions d’euros dans son attraction Ratatouille, inaugurée en juillet. Un record en Europe. En novembre dernier, Tom Wolber, le président d’Euro Disney SA affirmait que l’attraction “a été un véritable succès cet été et a permis d’améliorer la satisfaction de nos visiteurs et la dépense moyenne (par visiteur, ndlr)”.

Tom Wolber souligne ainsi un des autres défis de l’industrie: faire en sorte que les visiteurs dépensent davantage. Comme le souligne The Economist, les parcs d’attractions européens tentent ainsi de pousser la clientèle aisée à davantage mettre la main au portefeuille. Le journal britannique explique qu’Euro Disney a décidé de concentrer ses efforts pour séduire une clientèle aisée, provenant notamment de Russie et du Moyen- Orient, et prête à débourser plus de 10.000 dollars pour un séjour dans le parc.

De meilleurs hôtels et restaurants

La façon la plus simple d’augmenter la dépense moyenne reste encore la montée en gamme de l’hôtellerie et la restauration. “Depuis 3 ou 4 ans, nous nous sommes concentrés sur la qualité des prestations proposées dans les bars et les restaurants. Notre premier chantier a été la montée en gamme des restaurants de type "fast food". Maintenant, nous nous attaquons aux restaurants à table, avec des produits frais et de qualité”, expliquait Joël Schott, numéro deux de Disney en avril 2014 au Disney Gazette. Selon The Economist, Disney aurait investi 400 millions d’euros depuis 2012 pour améliorer la qualité de ses restaurants.

De son côté, PortAventura va dépenser 10 millions d’euros cette année pour s’offrir son premier hôtel cinq étoiles et augmenter la taille d’un autre hôtel quatre étoiles. 

Europa Park, parc d’attractions allemand situé à quelques kilomètres de Strasbourg, a lui vu le restaurant de l’un de ses hôtels quatre étoiles obtenir une deuxième étoile dans le guide Michelin, ce que la direction du parc s'est hâter de présenter comme une première mondiale pour un parc d’attractions.