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Transports

Les salariés de GM&S disent avoir piégé leur usine avec des bonbonnes de gaz

Des salariés de l'équipementier automobile GM&S à La Souterraine (Creuse), menacé de liquidation judiciaire, ont détruit du matériel et affirment avoir "piégé" leur usine. Ils veulent faire pression sur leurs principaux clients Renault et PSA, qu'ils accusent de bloquer les négociations de reprise du site.

La tension est montée d'un cran dans l'usine GM&S de l'équipementier automobile en difficultés, située dans la Creuse. Les salariés ont détruit une presse, qu'ils ont découpée en deux au chalumeau, et vont écraser une autre machine-outil dans l'après-midi, a déclaré à une correspondante de l'AFP le délégué CGT de GM&S, Vincent Labrousse.

Selon le représentant syndical, l'usine de La Souterraine a aussi été "piégée" à l'aide de bonbonnes de gaz et de bidons d'essence. "Nous refusons d'être baladés une minute de plus (...) Cela fait six mois que l'on se bat, et nous sommes désolés d'en arriver là, mais aujourd'hui la menace, c'est celle d'une liquidation pure et simple. Si tel devait être le cas, l'usine ne sera pas rendue intacte!", a-t-il dit.

Les salariés mettent la pression sur Renault et PSA

Cette action vise, pour les 279 salariés du site, second employeur privé du département placé en redressement judiciaire depuis décembre dernier, à faire pression sur PSA et Renault, leurs principaux clients, pour qu'ils s'engagent à maintenir un volume de commandes suffisant.

Sous la houlette du gouvernement, la direction de crise négociait depuis plusieurs semaines avec les constructeurs automobiles pour obtenir un engagement ferme sur ces commandes, dont l'ampleur permettrait de définir les conditions de reprise par GMD (premier sous-traitant français de l'emboutissage) qui, à plusieurs occasions, a montré son intérêt pour le site industriel creusois.

La liquidation risque d'être prononcée le 23 mai 2017

Mais l'intersyndicale (CGT-FO) de GM&S a annoncé mercredi 10 mai, "l'échec des négociations" de l'usine, dont la liquidation risque d'être prononcée le 23 mai 2017 par le tribunal de commerce de Poitiers.

Renaud Le Youdec, négociateur de crise et gestionnaire de transition mis en place par le mandataire judiciaire, a appelé les constructeurs automobiles français à "prendre leurs responsabilités" pour assurer la pérennité du site, parfaitement viable selon lui.

"Je rappelle que depuis mon arrivée, les syndicats et salariés ont fait preuve de leur bonne foi: ils ont renoncé à bloquer le site, ils ont accepté le principe d'un plan de licenciement, ils ont même accepté de dépanner de manière urgente Renault sur des pièces défectueuses sous-traitées ailleurs, preuve de leur bonne foi", a-t-il souligné.

F.B avec AFP