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Les start-up ont besoin de "capital et de talents", prévient France Digitale

Invité de Good Morning Business, Olivier Mathiot, vice-président de l'association France Digitale, revient sur les obstacles qui freinent l'essor de l'écosystème de la tech française.

L'attractivité des start-up françaises ne se dément pas. Ces dernières ont ainsi levé pas moins de 2,8 milliards d'euros durant les six premiers mois de l'année, soit un bond annuel de 43%, selon le baromètre du capital-risque du cabinet de conseil EY. 12 opérations de plus de 50 millions ont ainsi été réalisées.

Pour autant, la croissance de cet écosystème est freinée par quelques spécificités franco-françaises ou européennes. Des freins qu'il faut lever au plus vite, assure Olivier Mathiot, vice-président de l'association France Digitale qui réunit 1.400 start-up et des fonds d'investissement.

"Il y a principalement deux choses que l'on attend. Le pouvoir politique peut nous aider sur une première jambe qu'est le capital, on a toujours besoin de plus d'argent et une deuxième jambe qui sont les talents car on a toujours besoin de ressources humaines et de talents qu'on ne trouve pas suffisamment en France, on est un peu en pénurie de ces deux côtés là".

Des fonds mal fléchés?

Côté levées de fonds, si "le montant total a doublé en trois ans", la problématique principale pour les start-up est de continuer à grossir après le premier tour de table qui constitue souvent un palier difficile à passer. "Il y a un mot dans notre jargon, on parle de 'scale-up', la start-up c'est le début, et 'scale', c'est passer à l'échelle, c'est devenir plus gros. Pour arriver à un milliard de dollars - (de) licorne-, il faut qu'elle investisse et pour investir, il faut qu'elle lève des fonds sur le marché des capitaux. On est très bons à l'amorçage et puis à un certain stade, au-delà de la tranche 20/30 millions d'euros", ça devient compliqué.

Pour l'entrepreneur, "il n'y a pas suffisamment de fonds qui ont des moyens d'investir". Les gestionnaires de fonds d'assurance-vie notamment "sont trop contraints par des règles prudentielles. Il faut absolument repenser la façon dont ses fonds sont fléchés", explique Olivier Mathiot.

Concernant les talents, "on a une pénurie, dans le secteur de la technologie et de l'innovation, on manque de ressources, on a une grosse question sur les formations et sur l'attractivité de notre pays pour faire venir les talents étrangers (...) car sinon les sièges de start-up vont s'installer ailleurs pour aller chercher les talents". Autant de questions qui seront abordées lors du France Digital Day le 18 septembre prochain où le président français Emmanuel Macron doit se rendre.

Olivier CHICHEPORTICHE