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Transports

Les syndicats contre le régime minceur de la SNCF

Les syndicats pointent des suppressions de postes souvent plus nombreuses qu'annoncées

Les syndicats pointent des suppressions de postes souvent plus nombreuses qu'annoncées - Elliot Verdier - AFP

Les représentants du personnel se sont opposés aux suppressions de postes prévues par la compagnie ferroviaire qui s'élèvent au nombre de 1.200 pour l'an prochain.

Les syndicats de la SNCF disent "non". Ils se sont prononcés à l'unanimité contre les projections du groupe, qui prévoit de supprimer environ 1.200 postes en 2017, soit 0,8% des effectifs, en ne remplaçant pas tous les départ à la retraite.

Ces prévisions ont été présentées aux organisations syndicales mercredi après-midi lors du comité central du groupe public ferroviaire. Celles-ci ont émis un avis négatif, seulement consultatif.

Depuis 2003, plus de 26.000 départs n'ont pas été remplacés à la SNCF, qui compte au total 150.000 salariés. L'an dernier, le projet de budget 2016 avait programmé 1.400 suppressions de postes (-1%).

Des suppressions souvent supérieures aux prévisions

"Chaque année des postes sont supprimés et cela se traduit par une baisse de la qualité du service public et par des agents en souffrance", a dénoncé Roland Fourneray, représentant syndical de la CGT, auprès de l'AFP.

Selon lui, les chiffres annoncés ont varié au cours de la journée avec une prévision de 1.315 suppressions de postes "sur les documents écrits, et des intervenants qui ont donné un chiffre un peu inférieur".

Il a relevé que les prévisions correspondent rarement au bilan établi en fin l'année, souvent supérieur. Ainsi, en 2016, 1.400 suppressions avaient été annoncées, mais leur nombre réel serait plus proche des 2.000 à ce jour.

SUD, de son coté, anticipe 4.000 postes en moins et qualifie le budget comme "le pire [...] jamais vu à la SNCF".

Gains de productivité

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait expliqué en juin devant des journalistes que "chaque année la SNCF fait des gains de productivité de 2%" dans son activité ferroviaire, équivalant à 2.500 à 3.000 emplois.

Selon des chiffres annoncés en comité et communiqués à l'AFP, au moins 1.150 départs en retraite ne seront pas remplacés en 2017, dont 285 au sein de la holding EPIC SNCF, qui chapeaute les branches SNCF Réseau et SNCF Mobilités.

Alourdissement de la dette

Mobilités, qui exploite les trains de voyageurs et de marchandises, verrait ses effectifs diminuer de 1.215 postes, malgré le recutement de près de 400 conducteurs supplémentaires pour résorber une pénurie dans certaines régions.

Après une année difficile, marquée par les grèves du printemps, Mobilités prévoit un chiffre d'affaires de 14,8 milliards d'euros en 2016, inférieur de 3,1% aux prévisions du groupe, mais table sur un rebond de 3,6% en 2017, à 15,3 milliards, grâce notamment aux nouvelles lignes à grande vitesse vers Nantes, Bordeaux et Montpellier.

2.600 embauches chez SNCF Réseau

Un objectif "volontariste" compte tenu de la concurrence des transports routier et aérien, selon une étude commandée par les syndicats. Ce projet de budget inclut par ailleurs une augmentation de 800 millions d'euros de la dette de Mobilités, qui approcherait ainsi de 5,3 milliards l'an prochain.

Du côté de SNCF Réseau, branche chargée de la construction et de l'entretien des voies, 2.600 embauches sont prévues, soit 350 de plus que le nombre de départs à la retraite, mais seulement 270 créations d'emplois ont été mentionnées en comité central de groupe.

Le chiffre d'affaires de la branche est attendu stable à 6,4 milliards d'euros, tandis que la dette devrait encore gonfler de 2,8 milliards et atteindre le niveau abyssal de 48 milliards.

J.M. avec AFP