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Les taux négatifs créent un problème d'épargne de long terme (Benoit Grisoni, Boursorama)

Les taux négatifs pèsent sur l'épargne des Français, assure Benoît Grisoni, directeur général de Boursorama, sur le plateau de BFM Business.

Benoît Grisoni, directeur général de Boursorama, était l'invité de Good Morning Business sur BFM Business. Il est notamment revenu sur les conséquences des taux négatifs pour les banques et les épargnants.

"Aujourd'hui ce qu'on voit c'est que malheureusement avec des taux négatifs on va avoir un sujet d'épargne de long terme pour les Français. C'est très clair. Pour une raison simple: on sait tous que les Européens, et les Français en particulier, préfèrent le capital garanti, sans risque, avec beaucoup de liquidités, sauf que ça aujourd'hui c'est à des taux négatifs", souligne Benoît Grisoni.

"On ne va pas perdre de l'argent (…). D'abord les livrets A ou les livrets de développement durable et solidaire sont évidemment garantis par l'Etat, c'est une poche qui est évidemment importante. Après sur l'assurance-vie on a un assureur qui garantit évidemment sur le fonds euro le capital (…), mais ça va coûter aux assureurs. C'est vrai que le rendement qu'on avait l'habitude d'avoir, on a fait quand même 2,31% nets l'année dernière, ne va probablement pas être celui-là cette année", explique-t-il.

"Pas de magie"

"Il n'y a pas de magie, à un moment donné malheureusement les taux sont très négatifs (…). Je pense qu'il va falloir qu'on trouve des solutions de long terme, pour moi c'est la seule solution possible, et de diversification. C'est-à-dire qu'il faut que les Français comprennent aujourd'hui de plus en plus qu'il faut prévoir plutôt sur dix, quinze, vingt ans (…). Faire aujourd'hui du livret quand vous rémunérez à cinq points de base bruts avant impôts c'est quand même un sujet", poursuit-il.

La taxation des dépôts ne devrait pas, pour le moment, être envisagée par les banques françaises, assure Benoît Grisoni. Cette mesure "a déjà été mise en place dans d'autres pays où les taux étaient bien plus négatifs que la France (…). La question sera probablement sur des dépôts de toute façon très élevés, ça ne concernera pas non plus tous les citoyens français. Ce sera probablement plutôt des clients de banque privée et des clients qui ont beaucoup de cash", ajoute-il.

J. B.