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Les téléconsultations médicales (enfin) remboursées par la "Sécu"

À partir du 15 septembre, les médecins pourront réaliser des examens médicaux par visioconférence, rémunérées au même tarif qu'une consultation classique.

À partir du 15 septembre, les médecins pourront réaliser des examens médicaux par visioconférence, rémunérées au même tarif qu'une consultation classique. - Damien Meyer-AFP

L’Assurance Maladie et trois syndicats de médecins s'accordent pour initier le remboursement d'actes de télémédecine. Au 15 septembre prochain, l'examen médical par visioconférence sera rémunéré au même tarif qu'une consultation classique: 25 euros pour un généraliste, 30 euros pour un spécialiste.

Certains actes de télémédecine seront remboursés par l'Assurance maladie à partir de septembre 2018. Une première pour "la Sécu" depuis que cette pratique médicale est encadrée par un décret de 2010 et alors que certaines complémentaires santé prennent déjà en charge des actes de télémédecine.

L'accord conclu entre l'Assurance maladie et trois syndicats de médecins libéraux (SML, MG France et CMSF) aboutit au remboursement des téléconsultations (sous forme d'un examen médical par visioconférence). Elles seront rémunérées au même tarif qu'une consultation classique: 25 euros pour un généraliste, 30 euros pour un spécialiste, et ce à partir du 15 septembre prochain.

Maisons et centres de santé accèderont à la téléconsultation

Tous les assurés sociaux et tous les médecins pourront y avoir accès. Le patient devra être connu du médecin traitant, la téléconsultation s’inscrivant dans le parcours de soins sauf pour les spécialistes que l’on peut déjà consulter en accès direct et les enfants de moins de 16 ans.

Toutefois, "dans certains territoires quand le patient n’arrive pas à désigner un médecin traitant ou que ce dernier n’est pas disponible dans le délai compatible avec l’état de santé du patient", l'Assurance maladie prévoit que des maisons ou centres de santé, de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) pourront prendre en charge le patient et lui permettre d’accéder à un médecin par le biais de la téléconsultation.

La télé-expertise est réservée aux médecins entre eux

Au niveau technologique, la téléconsultation, qui impose le recours à un échange vidéo consistera pour le médecin à envoyer un lien internet au patient, l’invitant à se connecter vers un site ou une application sécurisés, via son ordinateur ou une tablette équipé d’une webcam.

L'accord conclu par les syndicats avec l'Assurance maladie prévoit aussi que les médecins pourront effectuer des télé-expertises (demande d'avis médical à distance entre praticiens) en étant payé 12 ou 20 euros selon le niveau de complexité de l'acte.

Contrairement à la téléconsultation, la télé-expertise n’exige pas un échange avec de la vidéo. Mais "elle doit faire l’objet d’un échange en direct (synchrone) ou en différé (asynchrone) entre deux médecins, via une messagerie sécurisée. Elle permet d’examiner le dossier d’un patient, accompagné des données médicales utiles (clichés, tracés, analyses) transmis au confrère" précise l'Assurance maladie sur son site. En revanche, la télé-expertise sera limitée jusqu'en 2020, aux patients en affection longue durée ou atteints de maladies rares, notamment.