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Levée de fonds record pour ManoMano

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Une nouvelle levée de fonds record pour la French Tech, une semaine après Doctolib, c'est ManoMano, le leader européen du bricolage et du jardinage en ligne, qui lève 110 millions d'euros.

ManoMano veut un développement tous azimuts pour conforter sa position sur un marché de 365 mds€ en Europe. Vers les particuliers, le site envisage toujours plus de services. Il revendique aujourd'hui 20 millions de visites par mois, 2,5 millions de clients actifs et offre une richesse de catalogue bien supérieure à celle des acteurs de la distribution spécialisée.

L’ambition de ManoMano c’est bien de supprimer les intermédiaires: il offre aux industriels, fabricants des outils de jardinage et de bricolage, un lien direct avec leurs clients, un lien qui était jusque-là sous le contrôle des grandes surfaces spécialisées. En échange les industriels apportent leur expertise, et le site peut aligner un nombre considérable de fiches pratiques, de bancs d’essai et de comparatifs. Dernier axe : le développement d’un communauté d’experts, là encore toujours plus large et qui vient en aide aux bricoleurs du dimanche

Offensive vers les pros

Mais l’offensive la plus importante se déroule en ce moment vers les artisans : ManoMano entre en force sur le marché du bâtiment et promet un service plus rapide, 100% digitalisé, ce que les spécialistes du secteur ne font pas encore : « Nous considérons simplement qu'il est possible d'imaginer un service de meilleure qualité que celui qui est actuellement proposé aux professionnels » affirment les fondateurs, « nous leur faisons déjà gagner de l'argent grâce à notre agressivité en terme de prix. Notre marge de progression la plus importante par rapport à l'offre actuelle réside probablement dans la prise en compte de leur seconde principale attente : gagner du temps. Nous y travaillons »

Le seul frein à la croissance de ManoMano, c'est aujourd'hui le recrutement. ManoMano se définit comme une "boite de technologie" et vient d'ouvrir des bureaux à Bordeaux pour aller y chercher les meilleurs développeurs et attirer ceux qui veulent fuir la vie parisienne : « nous avons recruté 180 personnes en 12 mois et il est de plus en plus difficile de recruter à Paris où la concurrence dans la tech est rude. A Bordeaux il y a un écosystème solide, une vraie histoire du numérique, il est plus facile de recruter des talents voire de les faire quitter Paris » explique Philippe de Chanville l’un des cofondateurs.

1 milliard de chiffre d'affaires en 2020

Le groupe a levé 186 millions d'Euros sur 5 ans et avance à marche forcée sans se soucier de sa rentabilité, c'est le modèle Amazon, grossir d'abord, gagner de l'argent plus tard : « ce qui compte avant tout c’est la croissance qui nous permettra de nous imposer en champion européen, voire plus. La rentabilité, elle viendra le jour où nous aurons décidé que nous avons atteint cette taille et que nous ne chercherons plus à croître » assure encore Philippe de Chanville. L'objectif immédiat c'est d'aller chercher 1 milliard d'Euros de chiffre d'affaires en 2020

ManoMano se développe enfin en Europe dont les 5 marchés étrangers représentent déjà 25% de son chiffre d'affaires (Belgique, Espagne, Italie, Allemagne, Royaume-Uni). En 2013, les deux fondateurs avaient quitté la finance avec l'ambition de « fonder une petite boite qui ne nous ferait plus perdre des points de vie ». On voit que depuis, le projet s'est radicalement transformé