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Des parlementaires proposent de taxer l’hôtellerie de luxe pour financer les colos

Les colonies de vacances souffrent de la crise et n'attirent plus les adolescents.

Les colonies de vacances souffrent de la crise et n'attirent plus les adolescents. - -

Un rapport parlementaire, publié mercredi 10 juillet, pointe du doigt la désaffection des colonies de vacances, devenues trop chères pour les classes moyennes. Une des solutions envisagées serait de créer une taxe sur les hôtels de luxe dont le produit servirait à financer les séjours des enfants.

Un rapport d'information, publié mercredi 10 juillet, sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs", dont le rapporteur est le député PS de Loire-Atlantique Michel Ménard, constate une désaffection pour les séjours en colonies de vacances.

Les rapporteurs envisagent 21 propositions pour "réinventer les colos": création d'un fonds national financé par une taxe sur l'hôtellerie de luxe, plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux ou campagne nationale de promotion.

Car si les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60 et dans les années 80, leur fréquentation est en chute libre. Le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5% en 2011, comparé à 14% en 1995.

Des prix trop élevés pour les classes moyennes

Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes".

Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée d'accueil en centre de loisirs.

Depuis 1995, la tendance qui se dessine semble annoncer une disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et aventure pour adolescents des milieux aisés.

"Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne le rapport.

V.F avec AFP