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Location, covoiturage, autocar: à qui profite la grève SNCF?

La SNCF perd 20 millions d'euros par jour de grève.

La SNCF perd 20 millions d'euros par jour de grève. - Christophe Simon / AFP

La mobilisation des cheminots perturbe le trafic ferroviaire poussant les voyageurs à se reporter sur d'autres modes de transport. Les opérateurs d'autocars, les applications de covoiturage et de location de voitures voient leur activité grimper les jours de grève.

C’est bien connu, le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. La grève de la SNCF, qui dure maintenant depuis un mois, a rendu les gares désertes les jours de mobilisation. Résultat, la compagnie ferroviaire perd 20 millions d’euros chaque jour de grève. À l’inverse, d’autres acteurs du transport se frottent les mains.

Faute de train, les voyageurs se sont reportés sur d’autres modes de transport. Le premier à en bénéficier est le covoiturage. Début avril, l’opérateur BlaBlaCar a enregistré six fois plus de demandes de trajets sur son site. Le nombre d’inscriptions de conducteurs a atteint un niveau record et le prix est resté stable.

Autre bénéficiaire du mouvement de grève: les autocars Macron. "Nous avons enregistré une augmentation de 70 % du nombre de réservations depuis le début des grèves", a indiqué au Parisien le directeur général France de Flixbus, Yvan Lefranc-Morin. La compagnie a même mobilisé 50 autocars supplémentaires pour répondre à la demande au début de la grève. Idem pour Isilines qui a rajouté une trentaine de véhicules à sa flotte. Quant à Ouibus, la filiale de la SNCF utilise le maximum de ses capacités, soit 300 autocars.

BlaBlacar en profite pour se diversifier

La grève permet aussi de lancer des expérimentations. BlaBlaCar comptait se développer dans les autocars. La mobilisation des cheminots offre une opportunité pour tester le dispositif. Depuis début avril, la start-up a mis en place trois lignes de car depuis Paris vers Lille, Rennes et Rouen. Par ailleurs, elle a annoncé ce mardi sa collaboration avec Ouibus. D'un côté, BlaBlaCar va intégrer dans son offre des places dans des autocars Ouibus les jours de grèves à la SNCF. De l'autre, la filiale de la SNCF va intégrer sur son site 20 trajets en covoiturage proposés par BlaBlaCar.

Enfin, les locations de voitures entre particuliers sont aussi en plein boom. L’application Drivy a enregistré une hausse de 50% de ses réservations pendant les épisodes de grève. Avec BlaBlaCar, les deux start-up incitent leurs clients à mutualiser leurs services les jours où le trafic ferroviaire est perturbé. Les voyageurs lésés par l'absence de train peuvent louer une voiture sur Drivy, puis la partager sur BlaBlaCar, pour rentabiliser au mieux leur trajet. 

J.-C.C.