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Loi alimentation: Michel-Édouard Leclerc dénonce "un système politicard, à l'ancienne"

Critiqué pour son manque d'implication en matière de rémunération des agriculteurs, le patron des hypermarchés Leclerc défend son action, et critique vertement le gouvernement.

"Je ne laisserai pas le pouvoir public faire de Leclerc le bouc émissaire de son absence de politique économique". Invité ce mercredi sur BFM Business dans l'émission Good Morning Business, Michel-Édouard Leclerc n'entend pas se laisser faire. Accusé de traîner des pieds depuis l'émergence de la loi Egalim (loi agriculture et alimentation, qui implique notamment un rééquilibrage des revenus entre les industriels et les agriculteurs), le patron de la chaîne qui porte son nom assure que les critiques des agriculteurs s'adressent en réalité "aux pouvoir publics, au président Macron", et non à lui.

"On est jeté en pâture"

Fervent détracteur de la loi, le patron du groupe Leclerc assure même avoir pleinement joué le jeu et continuera de le faire. "Avec Intermarché, nous nous sommes alliés au sein de la fédération du commerce associé et nous proposons de rentrer dans chacune des filières pour faire la loi Egalim, pour tenir compte des coûts de production, pour l'intégrer dans nos contrats. Je ne dis pas que nous sommes vertueux mais nous voulons l'être", assure-t-il aujourd'hui.

En revanche, il balaye sèchement les critiques à son encontre. "Je n'ai pas de ministre du commerce, je n'ai pas de ministre de la consommation. Dans ce système, on est jeté en pâture", assure-t-il. "On n'a pas d'arbitrage favorable au consommateur. (…) On est dans un système politicard, à l'ancienne. Comme Uber et les taxis, on fout la merde et après démerdez-vous !"

"On va sortir de ça et je propose aux agriculteurs et aux industriels de faire ensemble cette route contre l'agribashing, contre le foodbashing pour valoriser le modèle français alimentaire", conclut le distributeur.

Thomas Leroy