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Louis Gallois: "L'industrie ne sera pas, à l'avenir, un véritable créateur d'emplois"

Louis Gallois décrit le futur de l'industrie

Louis Gallois décrit le futur de l'industrie - BFM Business

Le président du conseil de surveillance de PSA était l'invité de BFM Business ce jeudi pour évoquer la politique industrielle. Il explique qu'à défaut de créer des emplois, la nécessaire modernisation de l'industrie française contribuera indirectement à la baisse du chômage.

Si Louis Gallois pouvait écrire la politique industrielle pour le prochain quinquennat, il mettrait l'accent sur "trois éléments fondamentaux : l'investissement, l'innovation et la formation".

"L'investissement parce qu'il faut moderniser notre appareil industriel qui n'a pas été suffisamment modernisé par le passer et qu'il faut le préparer au numérique. La formation parce que nous allons avoir à gérer une société industrielle de plus en plus complexe qui demande de plus en plus de qualifications et où il va falloir aussi assurer la transition vers le numérique, c'est-à-dire les changements de métiers des personnes. L'innovation parce qu'elle permet de monter en gamme et je n'arrête pas de dire qu'il faut monter en gamme", développe Louis Gallois, invité de BFM Business ce jeudi.

Selon lui, "il est tout à fait possible de faire tout cela à la fois".

Les conditions de la création d'emplois

Néanmoins, s'il est primordial de redresser la compétitivité de l'industrie, l'ex-patron de la SNCF pense que cette même industrie ne sera plus pourvoyeuse de poste. "La politique industrielle ne va pas créer d'emplois stricto sensu et je pense que l'industrie, à l'avenir, ne sera pas un véritable créateur d'emplois", explique-t-il.

"L'industrie va apporter des gains de productivité, l'équilibre de la balance commercial, de la compétitivité qui vont produire de la croissance qui, elle, va créer de l'emploi. L'emploi est donc le produit de la politique industrielle mais à travers des services, d'autres métiers", poursuit Louis Gallois.

Et d'insister: "Il ne faut pas penser que l'industrie manufacturière à l'avenir va créer de l'emploi car elle doit faire des gains de productivité, se moderniser, s'automatiser." Pas de quoi donc satisfaire les objectifs des politiques qui eux veulent pouvoir afficher des résultats à très court terme. À ce titre, Louis Gallois dit avoir "été stupéfait" par les arguments qu'il a entendus mercredi lors du débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. "Ils montrent qu'on cherche des résultats immédiats qu'on aura pas", a-t-il conclu.

J.M.