BFM Business
Culture loisirs

Lourde condamnation requise contre Jean-Marie Messier

Jean-Marie Messier et sa compagne avant une audience, le 21 janvier 2011.

Jean-Marie Messier et sa compagne avant une audience, le 21 janvier 2011. - -

Au terme d'un mois de procès de l'ancien patron de Vivendi, le procureur a requis150.000 euros d'amende et 20 mois de prison avec sursis pour 'abus de biens sociaux' et 'diffusion d'informations fausses ou trompeuses'.

Rebondissement dans le dernier acte du procès en appel de Jean-Marie Messier. La procureure Mireille Venet a requis, ce mercredi 20 novembre, 150.000 euros d'amende et 20 mois de prison ferme contre l'ancien PDG de Vivendi, qui a assisté impassible à ce sévère réquisitoire. Mais, derrière lui, son avocat Francis Szpiner se crispait au fur et à mesure.

C'est un retournement complet par rapport au procès de première instance en 2010, où le parquet avait requis une relaxe générale.

Lecture politique

Pour l'avocat de l'Association des petits porteurs actifs (Appac), Maître Pascal Lavisse, "on est devant un parquet qui ne s'incline pas devant les instructions. Il faut que justice passe quelque soient les relations que l'on fait jouer".

En clair, les petits porteurs font une lecture politique de ce retournement. Selon eux, l'indulgence du parquet en 2010 s'expliquait par les liens de Jean-Marie Messier avec la Sarkozie. Liens à la fois anciens, puisque J2M avait démarré sa carrière comme conseiller au cabinet d'Edouard Balladur, et nombreux: J2M a embauché dans sa banque d'affaires Jean-Charles Charki, le gendre de Claude Guéant.

Réquisitions sévères

Précisément, la procureure a estimé que J2M devait être condamné pour 'abus de biens sociaux" concernant son golden parachute bien qu'il ne l'ai finalement pas touché. Elle affirme aussi qu'il est coupable de 'diffusion d'informations fausses ou trompeuses', au sujet de déclarations sur la dette de Vivendi parues dans une interview aux Echos, puis reprises dans un communiqué de presse.

Fort sévère, Mireille Venet a aussi requis 850.000 euros d'amende et 10 mois de prison avec sursis contre l'ancien directeur financier de Vivendi, Guillaume Hannezo. Et 5 millions d'euros d'amende et 10 mois de prison avec sursis contre l'ancien vice-président, Edgar Bronfman Jr. Elle estime qu'ils sont tous deux coupables de 'délit d'initiés'.

Un tribunal plus sévère que le parquet

Bref, la procureure a requis des peines quasiment aussi lourdes que celles infligées en première instance. Car à l'époque, le tribunal correctionnel avait été plus sévère que le parquet: ignorant les réquisitions de relaxe, il avait condamné J2M à 150.000 euros d'amende et trois ans de prison avec sursis.

La Cour d'appel rendra son verdict fin avril. Mais il se présente mal pour J2M après ces réquisitions et un mois d'audiences où la présidente, Mireille Filippini, s'est d'ores et déjà montrée très critique sur plusieurs points, notamment le golden parachute.

Jamal Henni