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Luc Besson dope les films français à l'étranger

"Lucy" a récolté 314 millions d'euros hors de France

"Lucy" a récolté 314 millions d'euros hors de France - EuropaCorp

Les films français ont réalisé à l'export des performances quasi-historiques l'an dernier. Un succès qui repose largement sur les productions EuropaCorp, à commencer par Lucy.

L'année 2014 a été excellente pour l'exportation des films français. C'est la deuxième meilleure année à l'export du 7e Art français, après le record établi en 2012. Les entrées hors de France s'élèvent à 120,2 millions, soit plus qu'en France (91 millions), selon les chiffres publiés mardi 1er décembre. De même, la vente de billets de cinéma a rapporté 685 millions d'euros, contre 563 millions d'euros dans l'Hexagone.

Des films d'action

Toutefois, les deux tiers de cette somme sont conservés par différents intermédiaires (exploitants de salles, notamment). Après redistribution, il reste 194 millions d'euros encaissés par les distributeurs français à l'étranger. Cela représente 4%* des recettes totales directes du cinéma français, tout confondu (entrées en salles, DVD, VoD...). La proportion monte à 15%* si l'on inclut l'argent apporté aux films français par les coproducteurs étrangers.

A nouveau, ces excellents chiffres sont dus aux trois quarts aux productions EuropaCorp. Taken 2 avait dopé les entrées il y a deux ans, cette fois c'est Brick mansions, Malavita et surtout Lucy. Avec 56 millions d'entrées hors de France (dont 7 millions en Chine), le film de Luc Besson devient le film français le plus vu dans le monde depuis 20 ans. Au total, le studio de Luc Besson truste 11 places dans le classement des 20 films français les plus vus à l'étranger depuis 2000... 

Les comédiens rechignent à faire la promo

Il y a juste un hic: ces productions Luc Besson sont toutes en langue anglaise. De ce point de vue là, on atteint même un record historique: jamais les production françaises en langue étrangère n'avaient attiré autant de monde. En revanche, pour les films en langue française, l'année 2014 s'avère inférieure à la moyenne des dix dernières années.

"Il y a une perte d'attractivité des films en langue française, un lent déclin sur lequel il faut travailler", a admis Jean-Paul Salomé, président d'Unifrance, l'organisme chargé de promouvoir le cinéma français à l'étranger. Il a aussi déploré que les comédiens français rechignent à faire la promotion de leurs films en Europe: "Il est difficile de les emmener à Francfort ou à Prague pour soutenir une sortie commerciale. Mais le système ne peut pas tourner si ceux qui en sont les meilleurs représentants ne le soutiennent pas". 

*Chiffres 2013

Jamal Henni