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Luc Besson vend ses salles de cinéma

Luc Besson n'avait ouvert qu'un seul complexe près de Roissy

Luc Besson n'avait ouvert qu'un seul complexe près de Roissy - BFM Business

Trois ans après avoir ouvert un multiplex près de Roissy, EuropaCorp le revend aux cinémas Gaumont Pathé.

Un petit tour et puis s'en va. EuropaCorp a annoncé vendredi 30 septembre la vente de ses salles de cinéma, une activité qui avait démarré il y a trois ans. Des négociations exclusives ont été ouvertes pour un rachat par les Cinémas Gaumont Pathé. Cette cession doit rapporter 21 millions d'euros.

En pratique, un premier multiplex de 2.400 places réparties en 12 salles avait été ouvert il y a trois ans dans le centre commercial d'Aéroville, près de Roissy. Un second multiplex, doté de 3.000 fauteuils dans 14 salles, est en projet à Marseille depuis 2005. Mais son ouverture, initialement promise pour fin 2011, n'a cessée d'être reportée par des recours et des changements de partenaires (aujourd'hui, la SCI Euromarseille M et la Caisse des Dépôts). "La pose de la première pierre reste prévue pour janvier 2017", assure aujourd'hui EuropaCorp, qui se sera désengagé du projet entre-temps. Au-delà, un vaste plan de 8 à 10 multiplex d'ici 2020 avait été annoncé par le studio. 

Fin de la diversification

Explication officielle de cette revente: le studio de Luc Besson "souhaite se recentrer sur son coeur de métier". Une explication inverse avait pourtant été avancée lors du lancement de cette diversification: il s'agissait alors d'engranger avec les salles des revenus récurrents, à côté de la production de films jugée trop "volatile".

En tout cas, EuropaCorp assure que cette vente n'est pas due aux résultats commerciaux de son multiplex d'Aéroville, qui est un "succès", et "tangente" les performances du multiplex voisin O'Parinor d'UGC, à Aulnay.

Côté finances, le résultat d'exploitation est, selon EuropaCorp, "proche de l'équilibre". Soit en retard sur l'objectif annoncé lors du lancement il y a trois ans: un équilibre d'exploitation lors "la deuxième année suivant le début de l'exploitation", avec 700.000 spectateurs. Au total, le multiplex aura cumulé 10 millions d'euros de pertes nettes.

Nouveau modèle

L'idée de Luc Besson était de transposer en France le modèle des multiplex dits de "nouvelle génération". Des lieux proposant des billets plus chers (de 10,9 à 25 euros), de la nourriture haut de gamme (champagne, saumon...), et des attractions destinées à prolonger le séjour du spectateur. Tout ceci dans l'objectif de doper ses dépenses sur place.

Toutefois, la recette globale par entrée reste finalement comparable à celle des cinémas Gaumont Pathé ou de Kinepolis (cf. ci-dessous). EuropaCorp répond faire mieux que la moyenne sur le prix des places (un euro de mieux environ) et sur la confiserie (1,5 à 2 euros de mieux), mais moins bien sur les recettes des écrans publicitaires.

Les résultats d'EuropaCorp Aéroville (exercice clos fin mars)

Entrées
2015: 567.000
2016: 765.000
2017: 800.000 (prévision)

Chiffre d'affaires
2014: 1,48 million d'euros
2015: 5,83 millions d'euros
2016: 7,46 millions d'euros

Résultat net
2014: -2,81 millions d'euros
2015: -3,48 millions d'euros
2016: -2,86 millions d'euros

Source: EuropaCorp

La recette moyenne par entrée (en euros TTC)

EuropaCorp (Aéroville)
2015: 10,3
2016: 9,7

Les cinémas Gaumont Pathé (France, Suisse, PB)

2010: 9,9
2011: 9,7
2012: 10,2
2013: 10,4
2014: 10,4
2015: 11

Kinepolis (France)
2010: 9,3
2011: 9,5
2012: 9,65
2013: 10,2
2014: 9,8
2015: 10

Source: sociétés

Jamal Henni