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Ludovic Le Moan (Sigfox): "Face à nous, Bouygues Telecom a perdu d'avance"

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Sur le plateau de Tech&Co, Ludovic Le Moan, cofondateur de Sigfox, revient sur la stratégie Bouygues Telecom qui s’est associé à l’américain Semtech dans l’Internet des objets. Pour lui, son concurrent a "trop de retard".

L’internet des objets va nécessiter un réseau de communication très particulier. Depuis 2009, le français Sigfox s’est lancé dans la mise en place d’une infrastructure mondiale en basse fréquence via des accords avec de grands opérateurs télécoms ou de grandes municipalités comme San Francisco. 

En France, les grands groupes français de télécommunication se préparent à cette révolution numérique, mais pas avec la start-up française. Pour bâtir son réseau d’objets connectés, Bouygues Télécom a tourné le dos à Sigfox pour s’allier à Cycleo, une start-up grenobloise rachetée par l’Américain Semtech qui a développé le projet LoRa. Cette décision a fait réagir le fondateur de Sigfox lors de l'émission Tech&Co sur BFM Business.

Selon Bouygues, ce choix s’est bâti sur des tests qui ont abouti au choix de Semtech. Ludovic Le Moan réfute cette version. "Nous n’avons jamais rencontré les équipes de Bouygues, ni aucun autres opérateurs français. Je ne sais pas de quels comparatifs ils parlent."

Pour le fondateur de Sigfox, Bouygues fait même une belle erreur. Pour lui, cette stratégie n’a "pas de sens". Avant d’ajouter que pour Bouygues, c’est "perdu d’avance": "Ils sont en retard et n’ont pas la bonne techno. D’ailleurs, ce n’est même pas un problème de technologie. Ce qu’il faut c’est un réseau mondial."

"Nous couvrons la France avec seulement 1.500 antennes."

Interrogé sur la connexion d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) par Bouygues, Ludovic Le Moan décoche une autre flèche: "C’est certainement une très belle ville, mais on ne fait pas un business en local et encore moins seulement avec la France. Il s’agit d’un business mondial et c’est notre ambition." Il ajoute aussi qu’en juin "quand Bouygues aura connecté Issy-les-Moulineaux, nous aurons déjà couverts X pays."

Le patron de la startup précise qu’actuellement, ses "antennes sont réparties en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Hollande et bientôt au Portugal et au Danemark. Notre techno nous permet de couvrir la France avec seulement 1.500 antennes."

Cette année, la startup a réussi une levée de fonds de 100 millions d’euros et son objectif pour 2016 est d’entrer au Nasdaq. Parmi ses actionnaires, Engie (ex-GDF Suez), Air Liquide, Eutelsat et les opérateurs Telefonica, SK Telekom et NTT Docomo. Un accord avec un Américain serait en discussion : At&T ou Verizon? Sur ce point, Ludovic Le Moan ne veut pas en dire plus... pour l’instant.