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Lufthansa prête à mettre la main sur l'essentiel d'Air Berlin

Lufthansa prêt à avaler Air Berlin

Lufthansa prêt à avaler Air Berlin - Odd ANDERSEN / AFP

La géant allemand de l'aérien proposerait de reprendre 90 appareils d'Air Berlin sur 140. Un accord pourrait être trouvé dès la semaine prochaine. Ryanair, autre candidat à la reprise, parle de "complot" fomenté par le gouvernement et Lufthansa.

Lufthansa au chevet d'Air Berlin. Selon la Süddeutsche Zeitung; la première compagnie aérienne d'Allemagne est prête à reprendre autour de 90 appareils de la flotte de son principal concurrent qui s'est déclaré mardi en faillite. Lufthansa récupérerait les 38 avions qu'elle loue déjà à Air Berlin, mais aussi l'intégralité de la flotte (une vingtaine d'appareils) de Niki, filiale autrichienne d'Air Berlin, toujours selon le quotidien munichois. Les négociations devraient entrer dans le vif du sujet dès vendredi et pourraient déboucher sur un accord la semaine prochaine.

Lâchée par son plus grand actionnaire Etihad, qui la maintenait depuis des années à flot, Air Berlin avait indiqué mardi que ses avions continueraient à voler, alors que des discussions ont lieu avec plusieurs repreneurs éventuels et que le gouvernement allemand lui a offert un sursis de trois mois avec l'octroi d'un prêt-relais de 150 millions d'euros. Le géant de l'aérien Lufthansa avait annoncé dans la foulée être sur les rangs pour racheter une partie des activités de son cadet.

Ryanair ulcéré

Pour Ryanair, en pleine phase d'essor en Allemagne, ce scénario est le pire qui soit. Son patron n'hésite d'ailleurs pas à qualifier cette opération de "conspiration" fomentée conjointement par le gouvernement et Lufthansa. "Si ce rachat illégal aboutit, nous pourrions avoir des difficultés à obtenir des créneaux horaires dans d'importants aéroports comme Berlin, Munich et Francfort, où Lufthansa contrôlera plus de 80% des créneaux", a regretté dans un communiqué sa compagnie. Ryanair a immédiatement déposé une requête devant les autorités allemande et européenne de la concurrence pour bloquer la reprise d'Air Berlin par Lufthansa.

Michael O'Leary s'est dit jeudi intéressé par le rachat d'activités d'Air Berlin en cas de "processus de liquidation normale et équitable", dans un entretien accordé au journal Handelsblatt.

Un éventuel rapprochement entre les deux grands noms du transport aérien allemand sera quoi qu'il arrive limité, a estimé la Commission des monopoles, un organe qui conseille le gouvernement allemand. Son président Achim Wambach a ainsi averti que Lufthansa "devrait s'attendre à de strictes conditions et contraintes pour un feu vert à la fusion" avec Air Berlin, alors que les deux groupes sont concurrents sur de nombreuses liaisons aériennes.

P.L avec AFP