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Hausse des ventes en trompe-l'oeil au premier trimestre pour LVMH

Louis Vuitton, le mastodonte du groupe, "réalise un bon début d'année".

Louis Vuitton, le mastodonte du groupe, "réalise un bon début d'année". - Carlos Barria - Reuters

La progression du chiffre d'affaires de 15% s'explique par la faiblesse observée au premier semestre 2016, consécutivement aux attentats parisiens.

Les ventes de LVMH, numéro un mondial du luxe, ont bondi de 15% au premier trimestre pour frôler les 10 milliards d'euros, grâce aux performances de ses divisions mais aussi à une base de comparaison favorable. Le groupe de Bernard Arnault a bouclé les trois premiers mois de 2017 sur un chiffre d'affaires de 9,88 milliards d'euros et une croissance organique de 13%, contre 6% pour l'ensemble de l'année 2016.

Le groupe aux quelque 70 marques (dont Louis Vuitton, Fendi, Guerlain, Hennessy ou Sephora) met en avant "une progression à laquelle contribuent tous les groupes d'activités. La croissance est positive en Asie, en Europe et aux États-Unis", selon son communiqué publié lundi.

Un deuxième trimestre plus difficile

Mais il indique aussi qu'il "bénéficie durant ce premier trimestre d'une base de comparaison favorable, notamment en Europe, où l'activité avait été affectée l'an dernier par l'impact des attentats de novembre 2015 à Paris. La tendance actuellement observée ne peut raisonnablement pas à ce jour être extrapolée à l'ensemble de l'année", prévient-il.

Bernard Arnault, avait indiqué dès janvier, lors des résultats annuels, qu'en 2017, "il fallait s'attendre à un premier trimestre relativement facile" mais à une deuxième partie de l'année "beaucoup plus difficile". La performance trimestrielle du géant du luxe est supérieure au consensus compilé par l'agence d'informations financières Factset, qui tablait sur 9,53 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 9,3% de croissance organique.

Jamais de détails par marque

Sa division-phare, la Mode et Maroquinerie, continue de jouer son rôle de locomotive en totalisant 3,4 milliards de ventes, en progression organique de 15% (contre 4% pour l'ensemble de l'année 2016). Louis Vuitton, le mastodonte du groupe, "réalise un bon début d'année, porté par une dynamique créative dans tous ses métiers", tandis que "Fendi poursuit une bonne performance, soutenue par ses lignes de maroquinerie et de prêt-à-porter", indique LVMH qui ne détaille jamais les performances financières par marques.

L'activité Distribution Sélective (dont Sephora) continue de talonner la Mode/Maroquinerie, avec des ventes atteignant 3,15 milliards d'euros et 11% de croissance organique. "Sephora poursuit ses gains de parts de marché partout dans le monde et continue d'enregistrer une croissance de ses ventes. Le marché américain est toujours en progression, la Chine confirme la tendance observée fin 2016", détaille LVMH, tandis que DFS (Duty Free Shops), deuxième pilier du pôle mais qui connaît plus de difficultés, bénéficie d'une "meilleure dynamique en Asie".

Un environnement particulièrement incertain

Du côté des Vins et Spiritueux, le chiffre d'affaires progresse de 13%, à 1,19 milliard d'euros. Le champagne voit ses volumes progresser de 7%, tandis que ceux du cognac Henessy "augmentent sensiblement, ce qui risque de poser un problème de stocks disponibles pour le reste de l'année", prévient le groupe. La division Parfums et Cosmétiques affiche 1,39 milliard de ventes (+12%), tandis que les Montres et Joaillerie totalisent 879 millions d'euros (+11%).

LVMH, qui ne donne pas de perspectives chiffrées pour l'année, indique que "dans un environnement particulièrement incertain", il continuera à concentrer ses efforts sur la mise en valeur de ses marques, maintiendra une stricte maîtrise des coûts et ciblera ses investissements sur la qualité, l'excellence et l'innovation de ses produits et de leur distribution". Il indique également vouloir "renforcer encore en 2017 son avance sur le marché mondial des produits de haute qualité". Le groupe avait signé une nouvelle année record en 2016, avec 37 milliards d'euros de ventes et un bénéfice net frôlant les 4 milliards d'euros.

N.G. avec AFP