BFM Business
Culture loisirs

LVMH - Kering: le match de début 2015

Gucci a positivement surpris les investisseurs au premier semestre 2015.

Gucci a positivement surpris les investisseurs au premier semestre 2015. - TIZIANA FABI / AFP

Les deux géants français du luxe ont publié leurs résultats des six premiers mois de 2015 lundi et mardi. Lequel s'est le mieux sorti de cette période délicate? Le score est plus serré qu'il n'en a l'air.

Kering lundi, LVMH mardi. Les deux fleurons français du luxe, qui détiennent à eux-seuls les plus grandes griffes de mode du monde, de Louis Vuitton à Saint Laurent en passant par Fendi et Gucci, ont tous deux publié des ventes en hausse sur les six premiers mois de 2015. A première vue, le groupe de François-Henri Pinault a été moins performant que celui de Bernard Arnault, avec une croissance des ventes de 8% (5,51 milliards d'euros) contre 9% (16,7 milliards d'euros). Mais tout dépend des lignes de front qu'on observe. Passage en revue.

Vuitton contre Gucci

Comme la marque florentine pour Kering, Louis Vuitton est considéré comme la vache à lait de LVMH. Le monogramme génère l'essentiel des revenus de la division mode et maroquinerie. Et comme sa consoeur aux G entrecroisés, la marque a pâtit ces derniers temps de son côté "bling-bling", de sa boulimie de logos. Dans les deux groupes, les griffes phares ont été réinventées par de nouveaux designers, pointus et minimalistes: Nicolas Ghesquières chez LV, Alessandro Michele chez Gucci. Mais ce dernier n'a eu le poste qu'en janvier, et sa première collection n'arrivera en magasin qu'à la fin septembre.

Les ventes s'en ressentent néanmoins positivement. Impossible de mesurer leur niveau chez Vuitton, puisque LVMH ne détaille pas ses résultats marque par marque. On sait seulement que le chiffre d'affaires de l'activité mode et maroquinerie a crû de 18% au premier semestre. Le groupe assure en outre que sa rentabilité "se maintient à un niveau exceptionnel", grâce à un "excellent début d'année".

Chez Gucci, la remontée est spectaculaire et a très agréablement surpris les investisseurs: la marque italienne qui chutait de près de 8% au premier trimestre s'est largement rattrapé au second avec +4,6%. Kering s'attend à ce que l'embellie se poursuive et se traduise dans les chiffres de la fin d'année.

La Chine

Le pays qui a tiré ces dernières années les résultats des marques de luxe avec des croissances à deux chiffres n'est plus l'eldorado qu'il fût. On l'a vu avec le repli des ventes de Burberry à Hong-Kong. Mais dans l'empire du milieu, Kering s'en est mieux tiré que son concurrent.

LVMH évoque en effet des croissances supérieures à 10% en Europe et aux Etats-Unis et de 8% au Japon, mais des résultats en berne dans le reste de l'Asie, avec -5%. La maison-mère de Saint-Laurent et Puma a en revanche connu une progression de 4% des ventes de Gucci en Chine sur les 6 premiers mois de l'année.

Les autres marques

La mode et maroquinerie va bien chez Bernard Arnault. Loro Piana "poursuit son développement", Fendi "enregistre une excellente performance", et Céline, Givenchy et Kenzo "connaissent de fortes progressions". La distribution sélective se porte également correctement: Sephora et les Duty Free Sophs ont vu leurs ventes augmenter de 21%. Enfin les Vins et spiritueux, pourtant dans le rouge entre janvier et mars, se redressent avec des ventes en hausse de 2%. Mais les marques de cognac et de vins précieux du groupe continuent de souffrir en Chine depuis les mesures anti-corruption dans le pays.

Côté Kering, le soleil n'est pas aussi radieux. Certes, Bottega Veneta cartonne (+19,7% des ventes), tout comme Saint Laurent (+38,2% au premier semestre). Mais le nuage Puma continue de peser sur les résultats du groupe. Son bénéfice opérationnel accuse un repli de 42,5% sur les six premiers mois de 2015. La direction reste pourtant confiante que ses efforts pour relancer sa marque "lifestyle" vont payer. Déjà, le chiffre d'affaires de la griffe au félin a augmenté au premier semestre, de 15,5% (1,6 milliard d'euros).

Nina Godart avec AFP