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LVMH - Loro Piana: des savoir-faire à deux milliards

Loro Piana est également le spécialiste du baby cachemire, recueilli sur des chèvres de Mongolie sans leur faire aucun mal (Photo).

Loro Piana est également le spécialiste du baby cachemire, recueilli sur des chèvres de Mongolie sans leur faire aucun mal (Photo). - -

Le géant mondial du luxe a annoncé, lundi 8 juillet, avoir acquis 80% de la marque italienne. Ses techniques de tissage, de laine de mérinos, de Vigogne, ou de Fleur de lotus, tombent donc dans son giron.

"Des compétences extraordinaires en matière de textile, de fabrication". Bernard Arnault, le patron de LVMH, ne tarit pas d'éloge mardi 9 juillet sur l'artisanat tel qu'il est pratiqué chez Loro Piana. Le fleuron du prêt-à-porter italien qui fabrique son propre tissu, est tombé dans l'escarcelle du numéro un mondial du luxe pour deux milliards d'euros, en même temps que son "savoir-faire unique sur les matières les plus techniques". Outre sa virtuosité dans la confection du cachemire, il apporte en dot son art de tisser les matières les plus rares et les plus précieuses.

> Le filage de la laine de Mérinos

Le mérinos est un ovidé, très semblable au mouton, mais doté d'une toison encore plus généreuse qui en fait le champion du monde de la production lainière. Loro Piana va chercher leur laine, connue pour être très fine et ne pas gratter, dans les troupeaux australiens et néo-zélandais. La marque a même été primée en 2004 pour sa laine de mérinos qui serait la meilleure du monde. La nouvelle recrue de LVMH en confectionne 500.000 tonnes par an.

> Le filage de laine de Vigogne

De loin, elles ressemblent à des lamas. Mais les vigognes, qui pullulaient au Pérou au temps de l'empire Inca, sont plus fines, plus gracieuse, et leur pelage a "la couleur du soleil", dit Loro Piana. Durant des siècles, cet animal ancestral fut chassé jusqu'à la quasi-extinction de son espèce. Comme l'explique Bernard Arnault, la marque italienne a "permis sa survie" en acquérant des terrains dans les Andes argentines pour y installer une réserve naturelle dans lesquelles les vigognes vivent librement et protégées. Elles fournissent au fabricant 6.000 à 8.000 kilos de laines par an. Soit bien peu comparé à ses 10.000 tonnes annuelles de cachemire, dont le coût du poil, déjà onéreux, l'est dix fois moins que celui de la vigogne.

> La toile de fleur de lotus

La fibre de lotus, découverte en Birmanie en 2010 par Pier Luigi Loro Piana, co-dirigeant du groupe avec son frère, provient en fait de la tige de la fleur. Il faut 32.000 plants de lotus pour fabriquer un seul mètre de tissu. Autant dire qu'il est d'une rareté exceptionnelle. Le tissage se fait à la main, dans la plus pure tradition birmane, et donne un tissu dont l'aspect se situe à mi-chemin entre le lin et la soie. Comme chacune des matières citées précédemment, elle est tissée localement, avant d'être envoyée aux ateliers italiens de la marque pour y être assemblée, cousue, et devenir un vêtement ou un accessoire de la marque.

Nina Godart