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LVMH met la bague au doigt à Tiffany pour plus de 16 milliards de dollars

Le mariage est officialisé. Le géant français du luxe a amélioré sa première offre sur le bijoutier américain.

C'est une prise de choix pour le leader mondial du luxe. Le géant français LVMH a officialisé ce lundi l'acquisition du joaillier américain Tiffany pour 16,2 milliards de dollars en cash, avec la reprise de la dette à 350 millions de dollars.

Dans un communiqué commun, les deux groupes indiquent "avoir conclu un accord définitif en vue de l'acquisition de Tiffany par LVMH à un prix de 135 dollars par action en numéraire. L'opération valorise Tiffany à environ 14,7 milliards d'euros, soit 16,2 milliards de dollars", est-il précisé.

"Nous avons l'ambition de faire briller cette marque emblématique avec tout le soin et toute la détermination que nous avons su déployer pour toutes les maisons qui nous ont rejoints au fil de notre histoire", a commenté Bernard Arnault, cité dans le communiqué.

Un moyen de se renforcer aux Etats-Unis

Tiffany est "une entreprise qui jouit d'un héritage et d'un positionnement uniques au monde dans le marché de la haute joaillerie" et qui "nous inspire un immense respect et une grande admiration. Nous nous réjouissons de lui permettre de continuer à rayonner à l'avenir", poursuit-il.

L'opération est la plus grosse acquisition jamais réalisée par le groupe de Bernard Arnault, propriétaire des marques Louis Vuitton et Christian Dior, et lui permettra de renforcer sa présence aux Etats-Unis, son deuxième marché.

Le géant mondial du luxe n'a pas lésiné: LVMH a donc décidé de relever son offre pour la deuxième fois après avoir examiné les livres de comptes du joaillier new-yorkais, qui a servi de décor à la première scène du film "Diamants sur canapé" ("Breakfast at Tiffany's") avec Audrey Hepburn en 1961.

Le groupe français avait initialement proposé 120 dollars par titre Tiffany, connu pour ses bagues de fiançailles et ses diamants, avant de porter cette proposition à 130 dollars la semaine dernière. Une offre relevée qui avait incité Tiffany à partager ses secrets financiers et a finalement conduit LVMH à proposer 135 dollars par action Tiffany, soit 12,5% de plus que la toute première offre.

Concurrence de Richemont avec Cartier et Van Cleef & Arpels

Avec l'acquisition du groupe américain, LVMH ajouterait un joyau de taille à une couronne qui compte déjà Bulgari (racheté en 2011) et Chaumet (acquis en 1999), lui permettant de mieux rivaliser dans les bijoux haut-de-gamme - seul secteur du luxe où il n'est pas numéro un - avec son concurrent suisse Richemont, propriétaire des griffes Cartier et Van Cleef & Arpels.

En 2018, la division Montres et Joaillerie de LVMH, qui inclut également Tag Heuer, Hublot ainsi que Zenith et Fred, a dépassé les 4 milliards d'euros de ventes, soit 9% de son chiffre d'affaires total.

Au réseau de 428 magasins que compte cette branche, le rachat de Tiffany viendrait ajouter plus de 320 boutiques dans le monde, que le joaillier américain, dont le diamant est l'activité clé, gère toutes en direct, en se passant de détaillants multimarques. 

Dépoussiérer son image et attirer les jeunes

Les ventes de LVMH ont atteint 46,8 milliards d'euros l'an dernier, un record, tandis que le bénéfice net a totalisé 6,4 milliards pour une marge opérationnelle s'établissant à 21,4%.

De son côté, le groupe américain, fondé en 1837 par Charles Lewis Tiffany, dont le magasin amiral jouxte la Trump Tower sur la célèbre 5e avenue à New York, cherche à dépoussiérer son image et à attirer une clientèle plus jeune.

L'emblématique maison a réalisé un chiffre d'affaires de 4,4 milliards de dollars lors de l'exercice fiscal achevé le 31 juillet, en hausse de 6,5% mais sa croissance est freinée par le dollar fort et une baisse des dépenses des touristes aux Etats-Unis.

OC avec AFP