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LVMH veut s'offrir le joaillier américain Tiffany

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- - ERIC PIERMONT / AFP

Le géant mondial du luxe LVMH, propriété du milliardaire français Bernard Arnault, souhaite mettre la main sur le joaillier américain Tiffany, célèbre pour ses bagues de fiançailles et ses diamants.

Ce serait l'une des plus grosses acquisitions du groupe français. Le propriétaire de Louis Vuitton, Dior et des champagnes Veuve Clicquot et Moët & Chandon, aurait fait une offre début octobre au joaillier Tiffany. C'est ce qu'indique une source proche du dossier à l'AFP, précisant toutefois qu'il n'y a aucune certitude que les discussions aboutissent. Le montant proposé par LVMH pour cette acquisition n'a pas été dévoilé. 

Tiffany, dont le magasin amiral jouxte la Trump Tower sur la 5e Avenue à New York, n'a pas encore répondu à cette proposition. Une proposition qui intervient au moment où l'industrie du luxe redoute les conséquences des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine sur le pouvoir d'achat des Chinois.

Le groupe américain, dont la croissance est freinée par le dollar fort et une baisse des dépenses des touristes, s'est entouré de grandes banques pour la conseiller sur ces avances de LVMH, a souligné la source, confirmant ainsi des informations de Bloomberg News. Pour l'heure, ni LVMH, ni Tiffany n'ont souhaité commenter ces informations. 

Un rachat de Tiffany par LVMH constituerait une des plus grosses acquisitions du groupe français, présent dans différents secteurs d'activités, allant de la mode aux vins et spiritueux, en passant les parfums, les cosmétiques et la distribution sélective. Les discussions entre les deux entreprises interviennent quelques jours seulement après l'inauguration dans le Texas d'une usine Louis Vuitton par Bernard Arnault, accompagné par le président américain Donald Trump et sa fille Ivanka.

Doper la croissance de LVMH aux Etats-Unis

Une acquisition de Tiffany renforcerait LVMH dans la joaillerie, où sa marque Bulgari, rachetée pour 5,2 milliards de dollars en 2011, fait face à Cartier et Van Cleef & Arpels, toutes deux détenues par le groupe suisse Richemont. Elle pourrait permettre également à LVMH de doper sa croissance aux Etats-Unis, son deuxième marché en termes de chiffre d'affaires après l'Asie.

Fondé en 1837 par Charles Lewis Tiffany, le joaillier new-yorkais a ouvert sa première boutique dans le sud de Manhattan. Les premières transactions totalisaient 4,98 dollars. 42 ans plus tard, le groupe a été racheté pour 104 millions de dollars par l'entreprise de cosmétiques Avon Products. La société sera revendue cinq ans plus tard pour 135 millions de dollars, via un LBO (rachat par endettement), à un consortium d'investisseurs emmené par William Chaney, le président du conseil d'administration de Tiffany d'alors. 

Tiffany a fait son entrée en bourse en mai 1987. La capitalisation boursière du groupe était de près de 11,9 milliards de dollars à la clôture de Wall Street vendredi. Tiffany a enregistré une hausse de 6,5% à 4,4 milliards de dollars de son chiffre d'affaires lors de son dernier exercice fiscal et employait plus de 14 000 personnes au 31 janvier.

L'an dernier, l'action a été pénalisée en raison d'un ralentissement des ventes mais elle a gagné 22% depuis début janvier.

Sandrine Serais avec AFP