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M6 a limité la casse l'an dernier

La Six affirme avoir gagné des parts de marché publicitaires.

La Six affirme avoir gagné des parts de marché publicitaires. - -

Le chiffre d'affaires 2013, publié mardi 18 février, s'avère finalement stable malgré la crise publicitaire, et la guerre des prix lancée contre TF1.

M6 a publié mardi 18 février des résultats 2013 moins mauvais qu'attendus. Le chiffre d'affaires du groupe a finalement été quasi-stable (-0,3%) à 1,38 milliard d'euros, alors que les analystes financiers tablaient sur -0,6%.

Rappelons que l'année avait très mal démarré, avec une récession de 1,8% au premier semestre. Mais l'été a été bon, avec une croissance de +3,7%. Toutefois, l'automne est resté médiocre, avec une quasi-stagnation (-0,4%).

Vainqueur de la guerre des prix

L'indicateur le plus suivi du groupe sont les recettes publicitaires de la chaîne M6, qui ont aussi été quasi-stables sur l'année (-0,6%), malgré des audiences 2013 en recul. Là encore, le début d'année avait été très mauvais, avec un recul de -2,3% au premier semestre. Mais la période estivale a été ensoleillée (+2,5%), et l'automne correct (+0,6%).

La Six, qui avait lancé, il y a un an, une guerre des prix contre TF1, estime être sortie vainqueur de l'affrontement: elle souligne avoir reculé moins que le marché total (-4%), et donc avoir gagné des parts de marché. On attend maintenant la réponse de la Une, qui publie ses résultats mercredi matin...

Pour le vice-président du directoire, Robin Leproux, "le premier semestre 2013 a été vraiment très mauvais. Cela s'est un peu ressaisi sur le second semestre. Mais le marché publicitaire est toujours tendu".

Moins-value sur MisterGoodDeal

Côté rentabilité, la marge opérationnelle du groupe a légèrement reculé, passant de 15,8% à 14,9%. La marge nette chute de 10% à 8%, mais elle a été impactée par divers éléments exceptionnels.

Notamment une moins-value de 14,7 millions d'euros lors de la vente de MisterGoodDeal à Darty. Etant donné que le site de commerce électronique valait 21,6 millions d'euros dans les comptes, on peut donc estimer son prix de vente à 7 millions d'euros. Bien loin des 43 millions d'euros déboursés lors de son rachat en 2005...

Paris Première veut devenir gratuite

Enfin, à cette occasion, le groupe a annoncé avoir déposé auprès du CSA, le gendarme de l'audiovisuel, une demande pour diffuser sur la TNT gratuite sa chaîne Paris Première, aujourd'hui diffusée sur la TNT payante, le câble et le satellite.

Le président du directoire de M6, Nicolas de Tavernost, a indiqué viser, à une date non précisée, "un équilibre autour de 50 millions d'euros de recettes publicitaires, contre une dizaine de millions d'euros en 2013, et encore moins en 2014. Les chaînes du câble et du satellite subissent de plein fouet la concurrence de la TNT gratuite. Et les recettes versées par leurs distributeurs [CanalSat, Numericable...] ne vont pas aller croissantes. C'est donc très difficile de rester sur ce marché. Paris Première dépose donc sa candidature à la TNT gratuite avant que les difficultés n'apparaîssent".

Le patron de M6 veut que ce passage en gratuit "soit opérationnel au 1er janvier 2015, car les contrats de distribution de Paris Première s'arrête fin 2014".

Casse-tête juridique


Selon lui, autoriser un tel passage en gratuit "est une décision relativement facile à prendre sur le plan juridique et technique. En effet, Paris Première est la seule des chaînes candidates à avoir des fenêtres de diffusion en clair, et donc à être diffusée en MPEG 2. Grâce à cela, Paris Première peut passer en gratuit avec la même quantité de fréquences, sans aucune modification".

En effet, selon les textes, les chaînes de la TNT gratuite doivent être diffusées selon la norme MPEG 2. Cette norme est déjà utilisée par Paris Première. En revanche, LCI (filiale de TF1) ou Planète+ (filiale de Canal Plus) sont diffusées en MPEG 4, une norme deux fois moins gourmande en fréquences que le MPEG 2. Pour passer en gratuit, LCI ou Planète+ devront donc aussi migrer vers le MPEG 2, et donc se voir octroyer à cette occasion deux fois plus de fréquences par le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel). Mais un tel octroi pourrait poser des difficultés juridiques que le CSA analyse actuellement.

Jamal Henni