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« Ma French Bank » : la Banque postale se lance dans la néobanque

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« Le marché est loin d'être saturé, il reste de la place pour un nouvel acteur » assure le groupe qui précise que ce service sera payant.

Au tour de la Banque postale de se lancer dans la course aux néobanques ! La filiale bancaire de La Poste a dévoilé mardi les contours de sa banque mobile, qui viendra directement concurrencer les nouveaux géants de ce secteur, Boursorama, Orange Bank ou N26. Attendue pour le 22 juillet prochain, « Ma French Bank » sera d'abord testée auprès des collaborateurs de la maison-mère dès le mois prochain. Si l’ouverture d’un compte sera possible dans 2.000 bureaux de poste, la gestion du compte se fera entièrement en ligne ou via téléphone, comme c’est désormais le cas pour toutes les néobanques.

2 euros par mois

Peu de frais, procédures simplifiées et accessibilité sur mobile, la « néobanque postale » utilise tous les ingrédients classiques des banques en ligne. Le client de « Ma French Bank » disposera d'une carte Visa avec des retraits sans frais, du paiement sans contact ApplePay et des services de virements par SMS. La formule reprend « les standards attendus des néobanques », concède sa directrice générale Alice Holzman. En revanche, la Banque postale a choisi de rendre son service payant : 2 euros par mois sans engagement tandis que plusieurs concurrents ont choisi la gratuité.

Ne risque-t-elle pas de se noyer dans un marché déjà bien occupé par ses rivaux ? « Le marché est loin d'être saturé, il reste de la place pour un nouvel acteur », assure l’entreprise, évoquant une ligne de crédit renouvelable ou l’accès à la plate-forme de financement participatif du groupe, KissKissBankBank, pour se différencier de ses concurrents. Avec, dans le viseur, la population des 18-35 ans qui fait cruellement défaut à la Banque postale. Des services originaux complètent cette offre : une fonction cagnotte, un système de partage des dépenses…

La rentabilité en question

Reste la difficile question de la rentabilité. La Banque postale a déjà investi 100 millions d'euros dans le développement de sa banque mobile. « On vise plus d'un million de clients d'ici cinq ans. Si on atteint cet objectif, on aura dépassé le point mort » du seuil de rentabilité, rétorque Rémy Weber, président du directoire de la Banque postale. Le défi est de taille : ses concurrents ont pris une avance considérable, mais très peu sont rentables pour l'heure, plombés par des tarifs extrêmement bas.