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Malgré un colossal plan d'aide, Lufthansa veut supprimer 22.000 postes

La principale compagnie aérienne allemande va rogner ses effectifs de 16%. La moitié des suppressions de postes envisagées concernent l'Allemagne.

Le premier groupe aérien européen Lufthansa, en pleine crise du fait de la pandémie de coronavirus, a l'intention de supprimer 22.000 postes dans le monde, soit 16% de son effectif, a indiqué mercredi l'entreprise à l'AFP.

"Nous allons avoir 22.000 postes équivalent temps plein en moins au sein du groupe Lufthansa, dont la moitié en Allemagne", a indiqué l'entreprise, tout en précisant vouloir "dans la mesure du possible" éviter des licenciements secs.

Début juin, le patron du groupe Carsten Spohr, avait estimé à seulement 10.000 le nombre d'employés en trop.

2,1 milliards d'euros de pertes au 1er trimestre

Mais "la demande dans le trafic aérien va visiblement reprendre très lentement", estime l'entreprise, qui compte également se séparer de 100 avions, sur les 763 appareils que compte sa flotte.

"Sans une réduction significative des coûts de personnels pendant la crise, nous gâcherons la possibilité d'un meilleur redémarrage, et risquons d'affaiblir Lufthansa", commente Michael Niggemann, responsable des ressources humaines au conseil exécutif du groupe.

Dans les prochains mois, le groupe va certes monter en puissance après avoir déjà relancé certaines liaisons en juin, mais son offre de sièges ne dépassera pas d'ici septembre 40% de ce qui était prévu avant la pandémie de coronavirus.

Cette annonce tombe alors que le groupe vient de valider un plan de sauvetage à 9 milliards d'euros. Il prévoit que l'Etat prenne 20% du capital du groupe, en plus d'une aide de 5,7 milliards d'euros de fonds. Une première depuis la privatisation complète de cette compagnie en 1997.

Concessions

Berlin garantit également un prêt de 3 milliards d'euros et obtient deux sièges au conseil de surveillance de Lufthansa. L'aide est assortie de l'interdiction au groupe de de verser des dividendes et de payer des bonus à ses dirigeants.

Visiblement, la compagnie a également accepté les concessions exigées par la Commission européenne pour valider ce plan. Bruxelles a demandé à Lufthansa de céder des créneaux horaires de décollage et d'atterrissage (slots) et de réduire le nombre de ses avions basés en Allemagne.

Lufthansa, qui emploie près de 140.000 personnes dans le monde, traverse la plus grave crise de son histoire, avec environ 700 de ses 760 appareils cloués au sol, et plus de 60% de ses salariés au chômage partiel. Au premier trimestre, elle a essuyé une perte de 2,1 milliards d'euros.

OC avec AFP