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Marc Rochet (Air Caraïbes): "Cuba est un pays à potentiel énorme"

Marc Rochet est le président de la compagne Air Caraïbes.

Marc Rochet est le président de la compagne Air Caraïbes. - AFP - Eric Piermont

Air Caraïbes a annoncé cette semaine qu'elle allait bientôt assurer des vols directs vers Cuba. Le président de la compagnie espère beaucoup de ces nouvelles liaisons.

Cuba? "C’est un petit eldorado touristique", lance Marc Rochet. Le président d’Air Caraïbes était l’invité de BFM Business ce vendredi matin. La compagnie aérienne française avait annoncé mardi l'ouverture à partir de décembre de liaisons régulières vers Cuba. "La politique cubaine fait que l’accès va devenir très facile, c’est un pays à potentiel énorme", se réjouit le dirigeant.

À partir du 9 décembre 2016, Air Caraïbes proposera des vols long-courriers réguliers de Paris vers Cuba. Deux rotations hebdomadaires seront créées, dont un vol direct Orly-La Havane le vendredi et un autre avec escale à Santiago de Cuba le mardi. Associée à Cuban de Aviacion, e'lle concurrencera ainsi Air France, qui opère déjà des neuf liaisons par semaine vers l’île mais aussi XL Airways et Corsair qui veulent, elles aussi, profiter du potentiel touristique de l'île.

Négociations tendues avec le personnel

Convaincue que la croissance dans le transport aérien passe par le low cost, le groupe Dubreuil -principal actionnaire d’Air Caraïbes- a aussi décidé de se lancer dans le transport à bas coûts avec French Blue. Cette nouvelle compagnie assurera des vols long-courriers à partir de mi-septembre au départ de Paris-Orly vers Punta Cana, en République dominicaine.

Mais qui dit low cost dit changement de modèle économique et organisationnel. Les négociations avec le personnel qui voit ses conditions de travail modifiées ont été "un peu compliqué, un peu difficile", reconnaît du bout des lèvres Marc Rochet. "Nous sommes arrivés à un accord, qui améliore notre compétitivité, afin de dégager de la croissance sur Air caraïbes et sur French Blue", assure-t-il tout de même, sans livrer de détails concrets sur les concessions obtenues.

"Le mille-feuille des accords d’entreprise est ce qui plombe le secteur aérien français, et pas que le secteur aérien".
Marc Rochet fustige "l’immobilisme permanent sur toute évolution sociale. Il faut être capable de se réformer". Et ajoute: "Il faut savoir évoluer en permanence. Le changement, c’est tout le temps".

Le pari du low cost

Le groupe Dubreuil est actionnaire de la compagnie la plus rentable de France, Air Caraïbes. Arrivera-t-il à dégager autant de succès avec French Blue? Pour nombre d’observateurs, le low cost long-courrier est un pari plus que risqué. "Le low-cost long-courrier restera sur quelques produits d'appel mais je ne le vois pas s'imposer comme une vraie alternative aux majors", estimait ainsi l’analyste aérien et automobile de Société Générale Pierre Bergeron fin juin.

Mais Marc Rochet n'en démord pas: "Ce qui a marché dans d’autre domaines de l’activité éco doit fonctionner, surtout il ne faut pas être en retard là-dessus". La croissance, "il faut aller la chercher avec les dents", lâche-t-il.

A.R.