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Marqué par les grèves et les manifestations, le secteur du commerce réclame un allègement de la fiscalité

Entre les manifestations des gilets jaunes, l'année dernière, et la grève des transports actuelle, les commerces de proximité souffrent. D'autant plus qu'ils font face au e-commerce…

Encore un Noël en demi-teinte pour les commerces de proximité. Après les manifestations des gilets jaunes, qui ont forcé de nombreuses boutiques à fermer leurs portes tous les samedis pendant des mois, c'est désormais les grèves qui impactent leur activité. C'est même "beaucoup plus grave à Paris" cette année, explique Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération du Commerce et de la Distribution, invité ce mardi matin sur Good Morning Business. "On est plutôt à -30% par rapport à une année normale". En province, l'impact est moins flagrant mais ce nouveau jour de manifestations laissera tout de même des traces.

"Là, on est à un moment où le commerce est en grave difficulté" martèle Jacques Creyssel. "Le problème, c’est la sauvegarde du commerce". Selon lui, il faut "activer les plans qui permettent de reporter des charges, de faire en sorte qu'en janvier, tous les commerces puissent ouvrir le dimanche" explique-t-il. Cela, "Bruno Le Maire l'a accepté" souligne-t-il. "Par contre, il faut aller plus loin."

Et le plus important, pour la Fédération du Commerce et de la Distribution, c'est "un plan pour alléger la fiscalité duc commerce." Non seulement pour compenser les pertes de ces deux derniers Noël mais aussi pour lutter contre le e-commerce. Un rapport de l'inspection générale des finances (IGF) révélé par Les Echos constate ainsi que 98% des vendeurs tiers présents sur les places de marché des sites d'e-commerce en France (comme Amazon...) ne sont pas immatriculés à la TVA.

De plus, "ils vendent à perte" et "ils ne payent pas d'impôts locaux" constate Jacques Creyssel qui rappelle que les impôts locaux représentent "le double de la marge que fait le magasin." Selon lui, "il faut changer les règles de façon à ce que, pour un même chiffre d'affaires, tout le monde paye les mêmes impôts." Il a d'ailleurs sollicité Bercy qui a commandé un rapport. Mais le texte serait resté "confidentiel car il allait dans notre sens" assure Jacques Creyssel.

Thomas Leroy