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Mathieu Gallet visé par une enquête préliminaire pour favoritisme

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- - Thomas Samson - AFP

Le parquet de Créteil a ouvert une enquête préliminaire pour "favoritisme", concernant l'actuel PDG de Radio France. Les faits impliquent des contrats passés lorsqu'il était à la tête de l'INA.

L'étau se resserre autour de Mathieu Gallet. Une enquête préliminaire pour "favoritisme" sur "des contrats passés entre 2010 et 2014" par l'actuel président de Radio France, lorsqu'il était à la tête de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), a été ouverte par le parquet de Créteil, a révélé ce dernier ce jeudi 4 juin.

Cette enquête préliminaire, fait suite à un signalement du ministère de la Culture, qui a transmis au parquet une "série d'éléments (...) susceptibles d'être irréguliers au regard des règles encadrant l'attribution des marchés publics", précise le parquet dans son communiqué.

Confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), elle vise la période 2010-2014, souligne le parquet, qui ne cite aucun nom ni une présidence particulière dans son communiqué. Mathieu Gallet avait succédé en mai 2010 à Emmanuel Hogg, actuel PDG de l'AFP, et été suivi en mai 2014 d'Agnès Saal à la tête de l'INA. 

Selon le Canard enchaîné du 6 mai, un service de contrôle de Bercy a relevé des "irrégularités" dans des contrats de plusieurs centaines de milliers d'euros passés, sans mise en concurrence, avec des consultants par Mathieu Gallet.

L'hebdomadaire cite les conclusions d'une note du 10 avril du Contrôle général économique et financier (CGEFI), un service du ministère de l'Economie qui contrôle la gestion de l'argent public, dont le journal a obtenu copie et dont il reproduit un extrait.

Le CGEFI relève des "dysfonctionnements et irrégularités" dans plusieurs marchés passés avec des cabinets de conseil lors de la présidence de Mathieu Gallet. Parmi ces marchés figurent des contrats avec les sociétés OpinionWay puis Balises, pour un montant total de près de 250.000 euros, passés sans mise en concurrence, une procédure pourtant obligatoire, selon le Canard enchaîné.

Or, souligne l'hebdomadaire, Denis Pingaud, actuel conseiller en communication de Mathieu Gallet à Radio France, préside la société Balises. Et il était vice-président d'OpinionWay lors de la signature des contrats avec l'INA.

Pour un autre contrat de 119.000 euros passé en 2011 avec le cabinet Bernard Spitz Conseil, "il n'a (...) pas été trouvé trace d'une mise en concurrence par courrier ou mail", indique aussi la note du contrôleur d'Etat, citée par l'hebdomadaire.

Fin mars, le Canard enchaîné avait déjà affirmé que Mathieu Gallet avait engagé six cabinets de consultants lorsqu'il présidait l'INA. En tout, près de 800.000 euros sans mise en concurrence, écrivait l'hebdomadaire.

L'actuel PDG de Radio France avait alors annoncé qu'il porterait plainte contre le Canard enchaîné, dénonçant des "allégations diffamatoires" et niant que ces contrats avaient été passés sans mise en concurrence.

J.M. avec AFP