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Météo France va pouvoir mieux prévoir les phénomènes dangereux grâce à deux super calculateurs

Météo France investit 144 millions d'euros dans deux super calculateurs capables de traiter 20 millions de milliards d'opérations par seconde. Cette puissance va améliorer les prévisions météo françaises et simuler les conséquences mondiales du dérèglement climatique.

Prévoir les conditions météo avec deux heures d'avance sur des zones de plus en plus précises. C'est l'objectif de Météo France qui investit 144 millions d'euros dans deux super calculateurs made in France. Ces ordinateurs assemblés à Nantes sont fournis par Bull, filiale d'Atos.

Cette génération est cinq fois plus puissante que la précédente qui est utilisée depuis 2013, a précisé à l'AFP Alain Beuraud, le chef de projet "calcul intensif" à Météo France. Le deux nouveaux supercalculateurs peuvent atteindre une puissance de 20 petaflops, soit 20 millions de milliards d'opérations par seconde. Ils sont parmi les plus puissants de France après ceux de Total, du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et du CNRS.

L'augmentation de la puissance de calcul permet "d'aller plus vite" et de faire des prévisions sur des zones sans cesse plus restreintes, expliqué Alain Beuraud en rappelant qu'il y a 25 ans, Météo France faisait ses calculs sur des zones de 50 kilomètres sur 50. "Aujourd'hui c'est sur des zones de 1,3 kilomètre sur 1,3 kilomètre", a-t-il expliqué. Voire "500 mètres sur 500 mètres" sur certaines zones à "fort enjeu".

Simuler les conséquences du dérèglement climatique

Le nouveau supercalculateur permettra "d’améliorer la prévision des phénomènes dangereux avec un gain de 1 à 2 heures d’échéance sur les prévisions" et s'appuyant sur les observations et de nouveaux types d’appareils tels que les objets connectés", précise le ministère de la Transition écologique dans un communiqué.

Il signale aussi qu'il permettra d'affiner la "simulations et à la prévision des conséquences du dérèglement climatique au niveau européen et mondial".

Le projet représente un investissement total de 144 millions d'euros, dont 42 millions pour les deux supercalculateurs. Il fait l’objet d’une subvention du Ministère de la transition écologique et solidaire d'un montant de 27,1 millions d’euros jusqu'en 2022.

Le démarrage de ces systèmes est prévu pour la fin de l'année 2020. Le chantier a déjà débuté sur le site toulousain de Météo-France, dans le Centre national de calcul (CNC) afin d'installer le premier supercalculateur d'ici la fin de l'année 2019. Les travaux sur le second site qui est aussi à Toulouse, l'Espace Clément Ader (ECA), débuteront dès janvier 2020 pour une installation au début de l'été afin de démarrer les tests.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco