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Michel-Edouard Leclerc: il faut "une sortie de crise offensive"

Michel-Edouard Leclerc était l'invité du Grand Journal d'Hedwige Chevrillon, ce mercredi 22 mai.

Michel-Edouard Leclerc était l'invité du Grand Journal d'Hedwige Chevrillon, ce mercredi 22 mai. - -

Michel-Edouard Leclerc, invité sur BFM Business mercredi 22 mai, estime que les pouvoirs publics et privés doivent prendre leurs responsabilités pour sortir de la crise. Il se dit prêt à baisser ses marges pour garder la confiance des consommateurs.

"La créativité et l’action, c’est du domaine du privé, mais on interpelle le public pour créer un contexte". Invité du Grand Journal d’Hedwige Chevrillon, sur BFM Business, mercredi 22 mai, Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe de distribution du même nom, a lancé un appel à la responsabilité conjointe des entreprises privées et des pouvoirs publics pour "une sortie de crise offensive".

Baisser les marges pour garder la confiance du consommateur

"Quand on est dans un temps de crise, il ne faut pas décevoir. Perdre le consommateur, cela coûte très cher et c’est très important de baisser ses marges, de garder cette confiance", a expliqué le dirigeant. Il promet ainsi que, si une baisse de la TVA était mise en place, il la répercuterait sur les prix pour améliorer le pouvoir d’achat des Français.

Michel-Edouard Leclerc s’est également dit défavorable à l’indexation des produits transformés sur le cours des matières premières "hautement spéculatifs". Ce serait, selon lui, "prendre les consommateurs français pour des pigeons". Il a appelé, au contraire, les pouvoirs publics à lutter contre l’inflation spéculative.

Par ailleurs, le géant français de la distribution va créer "près de 2.800 emplois cette année" et espère devenir le premier distributeur français d’ici à 2015.

Ne pas "faire la morale à bon compte" aux consommateurs

Concernant les drames chez des sous-traitants de la grande distribution au Bangladesh, Michel-Edouard Leclerc a déclaré que son groupe n’achetait pas aux entreprises concernées. "Mais on achète des vêtements au Bangladesh, c’est le troisième fabricant mondial de textiles", a-t-il reconnu.

E.Leclerc réalise 200 audits d’usines par an chez ses fournisseurs, et le dirigeant s’est dit prêt à souscrire à toute charte qui pourrait améliorer les conditions de travail dans ces pays. Mais Michel-Edouard s’interroge sur l’impact réel d'une telle démarche.

D’après lui, c’est la défaillance des pouvoirs publics au Bangladesh qui devrait être corrigée pour éviter ces drames: "On peut faire de la morale à bon compte, en disant aux consommateurs vous n’avez qu’à acheter des produits plus chers pour qu’on augmente les salaires, (…) mais il me semble que quand même les normes de permis de construire, c’est à la puissance publique de s’occuper de cela".

Audrey Dufour