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Transports

Migrants: Eurotunnel renforce la sécurité de ses sites

Eurotunnel affirme avoir intercepté 37.000 migrants par ses propres moyens depuis le début de l'année

Eurotunnel affirme avoir intercepté 37.000 migrants par ses propres moyens depuis le début de l'année - Philippe Huguen/ AFP

Confronté chaque jour aux tentatives d'intrusion de migrants à Calais, le gestionnaire du tunnel sous la Manche investit massivement dans ses systèmes de sécurité et de surveillance et appelle la France à prendre ses responsabilités.

Accusé par Bernard Cazeneuve de ne pas avoir fait le nécessaire après la mort d'un migrant dans le tunnel sous la Manche, Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel se défend. Son groupe s'occupe de "faire du transport" et la situation dépasse largement ce qu'un concessionnaire peut faire selon lui. Depuis le début de l'année, Jacques Gounon estime avoir intercepté 37 000 migrants par ses propres moyens.

13 millions pour la sécurité

L'entreprise a donc décidé de mettre en place des moyens de protection, de surveillance et d'identification des migrants. 13 millions d'euros ont été consacrés ces six derniers mois dans les moyens physiques. C'est l'équivalent de la totalité des dépenses de sécurité pour l'année dernière. Une somme destinée à renforcer les clôtures, les éclairages, les caméras ou les barrières infrarouges.

Sur ces 13 millions d'euros, le gouvernement britannique s'est déjà engagé à en prendre 5 millions à sa charge cette année. Mais le gestionnaire du tunnel sous la Manche réclame en plus une indemnisation complémentaire de 9,7 millions d'euros pour compenser ses dépenses et pertes d'exploitation liées à l'afflux de migrants.

Quel dédommagement? 

En 2000, le groupe avait déjà formulée une demande identique et avait obtenu gain de cause. La cour permanente de la Haye avait estimé le préjudice de la société à 24 millions d'euros.

Mais dans le contexte actuel, le dossier sera difficile à plaider. Bernard Cazeneuve accuse le groupe d'avoir divisé par trois les moyens humains consacrés à la sécurité depuis 2002, quand l'État les a multipliés par cinq depuis 2012.

JB.H