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Transports

Miné par les mauvais résultats de Nissan, Renault doit accélérer le renforcement de l'Alliance

Nissan a dévoilé hier de très mauvais résultats pour le deuxième trimestre. Le bénéfice opérationnel a chuté de 70% et la direction du constructeur japonais a revu à la baisse tous ses objectifs commerciaux et financiers.

Quand Nissan s'effondre, c'est toute l'Alliance avec Renault qui souffre. Le constructeur japonais a déjà annoncé que 2019 sera un mauvais cru après avoir déjà connu une année sombre en 2018. La crise va nécessiter une véritable restructuration pour Nissan : la nouvelle direction a déjà décidé de supprimé 12.500 emplois. Un régime drastique largement soutenu par son actionnaire de référence, Renault, qui a plus que jamais besoin du redressement de Nissan.

En effet, la santé financière de Renault est totalement dépendante de celle de Nissan car près de la moitié de ses bénéfices proviennent des dividendes versés par le constructeur japonais. Les difficultés de ce dernier plongent donc aussi Renault dans la crise. Et cela pose encore plus la question du renforcement de l'Alliance pour économiser des coûts et tenter de sortir de l'impasse.

La concurrence s'intensifie

Charge désormais aux deux constructeurs d'accélérer leurs coopérations pour dégager les synergies nécessaires à leur rentabilité. En son temps, Carlos Ghosn avait promis de les doubler, à 10 milliards d'euros en cas de fusion entre Renault et Nissan.

Si ce projet semble désormais abandonné, l'objectif ne peut pas l'être. D'autant qu'en face, la concurrence s'intensifie, le mariage entre PSA et Fiat-Chrysler promet lui de dégager à terme 3,7 milliards d'euros de synergies par an.

Changement de tête à Nissan

Mais la première étape est de trouver un nouveau directeur général à Renault, depuis le départ forcé de Thierry Bolloré, en octobre dernier. L'affaire Ghosn, puis le rapprochement raté avec Fiat-Chrysler, ont laissé des traces au sein de l'alliance.

Pour un nouveau départ, les changements de têtes à Nissan et Renault semblaient indispensables. Au Japon, Hiroto Saikawa a finalement été remplacé par Makoto Uchida, qui prendra officiellement les commandes le 1er décembre prochain. Charge à Renault de trouver son homologue pour se relancer en 2020. Dans le contexte tendu de l'automobile, cela devient même urgent….

Thomas Leroy