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Mis à terre par la crise, le secteur de l'intérim espère profiter d'un rattrapage d'après-crise

Sur BFM Business, le président de ManpowerGroup France, Alain Roumilhac, rappelle que l'activité de son entreprise "a baissé de 75%, en quasiment en 48h." Et s'il se montre prudent sur le délai de la reprise, il reste néanmoins confiant pour l'avenir de l'intérim.

Le secteur de l'intérim fait partie des grandes victimes de la crise économique. "Notre activité a baissé de 75%, quasiment en 48h" explique le président de ManpowerGroup France, Alain Roumilhac, sur BFM Business.

Au 4ème trimestre 2019, on dénombrait 788.700 intérimaires en France. Quel avenir à court terme pour eux ? Ils peuvent évidemment bénéficier du chômage partiel le temps de leur mission. "Une fois que leur mission sera terminée, ils vont se retrouver à Pole emploi" explique Alain Roumilhac. "Et cela va être la même chose pour nos CDI intérimaires (des salariés en poste ManpowerGroup France que l'entreprise met à disposition des autres) que l'on va rémunérer non seulement jusqu'à la fin de la mission mais qui auront également droit l'activité partielle".

"Vu nulle part" en Europe

Une situation compliquée pour le patron qui souligne n'avoir "vu nulle part" ailleurs ce qu'il "s'est passé en France" en matière de réduction de l'activité. "Suites aux interventions du président de la République, des pans entiers de l'économie se sont arrêtés" souligne-t-il. "Le domaine du bâtiment et des travaux publics s'est arrêté. Les grandes usines manufacturières se sont arrêtées. C'est un phénomène que l'on voit beaucoup moins dans les autres pays. Dans les pays d'Europe du nord, on voit plutôt une baisse progressive de l'activité mais sans arriver à 75% de baisse."

Une baisse de rideau drastique pour des raisons sanitaires dont on ignore encore l'impact économique. "C'est à la fin qu'on saura dire s'ils ont eu raison ou pas. A contrario (…) peut-être que ça pourra permettre d'avoir un rebond plus rapide" indique Alain Roumilhac.

Repartir a minima au même niveau

Le rebond, justement, peut-il être une aubaine pour l'intérim? "Un certain nombre de nos clients (…) nous expliquent que, quand ils vont redémarrer, ils vont essayer de rattraper une partie du retard, si tant est que la demande soit là au moment de la reprise" explique le patron.

"Donc nous, a priori, des premières informations que l'on a avec nos clients – mais bien sûr, tout cela dépendra de ce que sera la durée de la crise – c'est qu'on devrait repartir a minima au même niveau qu'avant, voire peut-être un peu plus au début pour pouvoir rattraper."

Thomas Leroy