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Mobiles: le gendarme de la concurrence opposé à une fusion

Pour le gendarme de la concurrence, le cas allemand n'est pas transposable à la France

Pour le gendarme de la concurrence, le cas allemand n'est pas transposable à la France - -

Bruno Lasserre, président l'Autorité de la concurrence, est toujours opposé à une fusion entre opérateurs mobiles, même si d'autres pays européens prennent ce chemin.

Pour le gendarme de la concurrence, passer de quatre à trois opérateurs mobiles reste une mauvaise idée. L'Autorité de la concurrence a répété son opposition à une telle fusion.

"Si passer de quatre à trois opérateurs préfigure la disparition, la marginalisation du troisième, qu'on va vers un duopole, pensez-vous que ce soit une solution souhaitable?", s'est interrogé son président Bruno Lasserre mercredi 15 janvier sur BFM Business.

"Le cas allemand n'est pas transposable"

Selon lui, il faut se poser plusieurs questions avant d'en arriver à cette extrémité. "Avant de parler de consolidation, de fusion, a-t-on déjà bien exploré les bénéfices de la mutualisation entre les réseaux? Et est-on sûr que cette consolidation par rachat ou fusion est la solution la plus favorable à l'investissement, à l'innovation, à l'emploi? J'aimerais en être certain".

Si cette question revient sur le tapis, c'est parce que l'Allemagne et l'Irlande étudient actuellement un passage de quatre à trois opérateurs -deux rachats actuellement en cours d'examen par la Commission européenne.

"La décision de Bruxelles dans les dossiers allemands et irlandais sera un signal important dans un sens ou dans un autre. Nous y sommes très attentifs", a admis Bruno Lasserre, invité du Grand journal.

Mais, si une fusion lui était soumise, "l'Autorité de la concurrence prendra une décision en fonction des caractéritiques du marché français. Tous les pays, tous les marchés n'ont pas des configurations identiques. Un 'oui' en Allemagne, ou un 'oui mais' en Irlande ne sont pas forcément transposables en France. Il faut regarder la répartition des forces".

Concurrence pas excessive

Enfin, Bruno Lasserre a réfuté les critiques des opérateurs historiques contre un excès de concurrence: "cessons d'opposer sans arrêt producteurs et consommateurs. Les premiers bénéficiaires de la concurrence, ce sont les enteprises!"

Sur ce sujet, le gendarme de la concurrence est sur la même ligne que Bercy, qui a répété jeudi sa volonté de conserver quatre opérateurs.

Rappelons qu'il y a un an, l'Autorité de la concurrence avait été sondée informellement sur un rapprochement entre Free et SFR, mais s'y était opposée.

Jamal Henni