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Le monde va-t-il connaître une pénurie de vin?

Le commerce international du vin représente de 20 milliards d'euros.

Le commerce international du vin représente de 20 milliards d'euros. - -

Dans une étude publiée mercredi 30 octobre, la banque Morgan Stanley explique que les prix risquent de grimper en flèche. Les raisons: une production déclinante et une demande très forte de la part de la Chine et des Etats-Unis.

Le monde se dirige-t-il vers une pénurie de vin? C'est ce qu'évoquent les analystes de la banque Morgan Stanley, dans une étude publiée mercredi 30 octobre.

Ils avertissent que les prix des bouteilles exportées risquent de flamber face à un déclin de la production et la soif grandissante des Chinois et des Américains. La production mondiale de vin a culminé en 2004, où le secteur affichait "un excès de 600 millions de caisses", expliquent-ils.

Depuis, l'offre mondiale n'a cessé de décliner à la faveur de baisses de capacités, tombant en 2012 à son niveau le plus bas depuis 40 ans, ajoute la banque américaine.

Les capacités de production ont particulièrement diminué en Europe où elles sont aujourd'hui inférieures de 10% à celles de 2005, notamment en France, premier producteur mondial, suivi par l'Italie et l'Espagne. A cette tendance de fond s'est ajoutée l'an dernier une mauvaise météo.

La demande accélère

Parallèlement, la demande mondiale n'a cessé de croître, alors que les nouvelles bourgeoisies russes, chinoises ou d'autres pays émergents ont pris goût au Bordeaux ou Rioja.

Résultat: "la demande de vin a dépassé l'offre de 300 millions de caisses l'an dernier", constate l'étude. Pis, la situation va s'aggraver, alors que "la demande à l'exportation devrait s'accélérer à moyen terme".

"A court terme, les stocks vont diminuer car la consommation sera dominée par les millésimes des années passées". Mais quand ce sera au tour de la production de 2012 d'être consommée "nous nous attendons à une pénurie avec un bond de la demande et des prix à l'exportation", poursuit Morgan Stanley.

La situation "va se tendre particulièrement en Europe", région très productrice mais également fortement consommatrice, ajoute l'étude.

Un marché de 22 milliards d'euros

Si les Français restent les plus gros buveurs de vin du monde, avec un rebond de leur consommation depuis 2010 après plusieurs décennies de déclin comme partout ailleurs en Europe, les Etats-Unis leur emboîtent immédiatement le pas.

Le pays du Coca-Cola est désormais aussi le deuxième principal pays amateur de vin au monde et tire aujourd'hui, avec la Chine, la croissance de la consommation mondiale, note Morgan Stanley.

Le commerce mondial de vin n'a cessé de croître ces 30 dernières années et pèse maintenant 30 milliards de dollars par an, soit 22 milliards d'euros, dont un tiers pour les vins français, principalement en raison des prix élevés des millésimes les plus fins.

J.M. avec AFP