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Mondial 2014: comment l'Allemagne s'est donnée les moyens de ses ambitions

Mesut Özil, André Schürrle et Thomas Müller, trois prodiges de l'école allemande.

Mesut Özil, André Schürrle et Thomas Müller, trois prodiges de l'école allemande. - -

La Mannschaft affronte ce dimanche 13 juillet l'Argentine pour retrouver un titre de championne du Monde. Pour y parvenir, les responsables du foot allemand ont mis en place un plan de long terme qui a abouti à doubler les investissements dans les centres de formation.

Ce dimanche 13 juillet pourrait bien être le jour de consécration de l'Allemagne. La Mannschaft affronte l'Argentine en finale de la Coupe du Monde de football pour remporter un quatrième titre de championne du Monde, une couronne qui lui échappe depuis 1990.

Après sa victoire écrasante (7-1) contre le Brésil, pays hôte du Mondial, l'équipe de Thomas Müller fait figure de grandissime favorite. Si ses joueurs semblent incarner une génération dorée, avec un nombre incroyable de jeunes stars (Özil, Neuer, Kroos, Götze, Schürrle…), le succès n'est en rien dû au hasard. Comme l'expliquent Bloomberg et le Guardian, l'émergence d'une équipe allemande jeune (26 ans de moyenne) et solide est le fruit d'un travail de long terme.

520 millions d'euros d'investissements sur huit ans

En 2000, la fédération allemande de foot, la DFB, décide de prendre le taureau par les cornes. L'équipe nationale vient d'essuyer un affront retentissant en échouant au premier tour de l'Euro 2000, finissant même dernière de sa poule. Un échec qui s'ajoute à la déroute essuyée deux ans plus tôt contre le Croatie (3-0) en quart de finale de la Coupe du Monde 98.

Elle décide de créer une ligue réunissant 36 clubs des deux premières divisions allemandes et de mettre le paquet sur la formation, que ce soit dans les centres des clubs professionnels comme au niveau amateur. Des regroupements entre régions sont effectués pour aboutir à cinq "super régions", de sorte à coordonner l'action.

Le but est simple: trouver parmi les quelque 80 millions d'Allemands les jeunes pousses qui pourront conduire des années plus tard le pays à la victoire.

Les moyens financiers vont progresser crescendo. De 47,9 millions d'euros en 2002-2003, les investissements des clubs professionnels dans les centres de formation passent à 61,6 millions en 2006-2007 puis 85,70 millions en 2009-2010. Au total, 520 millions d'euros ont été investis en huit ans.

Moyenne d'âge en baisse

On rappellera toutefois que les clubs ont eu de quoi supporter cette hausse, leurs revenus enregistrant également une importante croissance. Selon le rapport de la Bundesliga de 2014: les recettes totales sont passées de 1,05 milliard d'euros en 2003-2004 à 1,74 milliard en 2010-2011.

"Les clubs ont regroupé leurs investissements, en particulier dans les infrastructures", expliquait en 2011 Christian Seifert, le directeur général de la DFL (Deutsche Fussball Liga) dans le rapport de la DFB sur la politique de formation". "Des centres d'entraînement ont été construits, ceux qui existaient déjà ont été agrandis, des entraîneurs hautement qualifiés ont été employés (…). Tous ces investissements paieront dans le futur", poursuivait-il.

Les faits ne lui donnent pas forcément tort. Dans les jeunes étoiles que comptent la Mannschaft, une très grande partie des joueurs est issue de ce système, que ce soit Thomas Müller, Toni Kroos, Julian Draxler, Mats Hummels ou encore André Schürrle.

En outre l'âge moyen du championnat allemand est passé de 27 à 25,7 ans entre 2001 et 2010. Lors de la saison 2010-2011, plus de la moitié des joueurs de Bundesliga provenait des centres de formation.

Julien Marion