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Monsanto pousse Bayer à relever à nouveau son offre

Une fusion entre Monsanto et Bayer demeure possible.

Une fusion entre Monsanto et Bayer demeure possible. - AFP - John Thys, Roberto Pfeil

Après avoir refusé une première offre à 122 dollars par action, le géant américain des OGM et des pesticides vient à nouveau de repousser la proposition du chimiste allemand à 125 dollars le titre.

Les avances de Bayer ne séduisent toujours pas Monsanto. Le spécialiste américain des OGM et des pesticides, juge le nouveau montant de l'offre d'achat de son concurrent allemand Bayer "insuffisant" pour garantir une fusion entre les deux entreprises. Il avait déjà refusé une précédente offre fin mai.

"Le conseil d'administration a unanimement estimé que la proposition révisée de Bayer était financièrement inadéquate et insuffisante", indique dans un communiqué le groupe américain qui ajoute rester "ouvert" à des discussions "constructives". Monsanto souhaite donc que son courtisan augmente le montant de la dot pour accepter un mariage.

125 dollars l'action

Bayer a porté la semaine dernière son offre à 125 dollars le titre Monsanto contre 122 auparavant tout en se gardant de donner une valorisation globale du groupe américain, en raison, expliquait-il, de l'évolution permanente du volume de la dette. La proposition initiale, rejetée immédiatement par Monsanto fin mai, donnait une opération à 62 milliards de dollars (dette comprise), soit quelque 55 milliards d'euros.

Le quotidien économique allemand Handelsblatt affirmait fin juin que Monsanto visait plutôt un relèvement du prix de 10 à 15 dollars par action. Pour séduire le fabricant controversé du pesticide Roundup, Bayer propose aussi de verser à Monsanto 1,5 milliard de dollars si leur rapprochement venait à échouer du fait de l'opposition des autorités de la concurrence.

Mais le groupe américain n'en démord pas et fait monter les enchères : il a indiqué fin juin avoir les discussions avec d'autres acheteurs potentiels et envisage également d'autres solutions.

BASF, chevalier blanc de Monsanto?

Monsanto convoiterait notamment les activités d'agrochimie d'un autre géant allemand de la chimie, BASF, pour contrecarrer les ambitions de Bayer, affirme l'agence Bloomberg News. Le nom de BASF était déjà apparu dans les spéculations autour de ce dossier, par exemple comme possible chevalier blanc pour Monsanto. De l'avis de plusieurs analystes, BASF ne peut pas se permettre de rester simple observateur du mouvement global de consolidation dans la chimie, dû entre autres à la chute des prix des produits agricoles.

A.R. avec AFP