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Montebourg appelle Free et Orange à préparer la fin de leur contrat d'itinérance

Arnaud Montebourg a rappelé que ce contrat a une vocation "transitoire".

Arnaud Montebourg a rappelé que ce contrat a une vocation "transitoire". - -

Le ministre du Redressement productif a demandé, ce vendredi 31 janvier, aux deux groupes de s'organiser dans l'optique de la "phase de sortie" de ce contrat. Il a rappelé que cet accord avait été noué "pour une durée transitoire".

Arnaud Montebourg demande à Orange et Free d'amorcer la fin du contrat d'itinérance qui les lie jusqu'en 2018. Lors de ses vœux à la Fédération française des télécoms (FFT), le ministre du Redressement productif a ainsi déclaré que cette échéance est "est une issue logique au principe selon lequel les opérateurs doivent investir" dans le développement des réseaux.

Il invite ainsi les deux groupes télécoms à négocier dès 2014 "la phase de sortie" de ce contrat qui permet à Free de "louer" le réseau d'Orange sur la 3G et la 2G, le temps de développer ses propres infrastructures.

Cette "facilité avait été octroyée (à Free, ndlr) pour une durée transitoire. Le moment est venu d'ouvrir la phase de sortie", a plus précisément affirmé le ministre, notamment afin de pouvoir "prévoir l'extension de la couverture" de Free.

Anticiper "la mise en sommeil" du contrat

Cette "sortie" ne peut pas se faire "du jour au lendemain", mais il faut "l'anticiper" et des discussions doivent donc s'ouvrir, dès 2014, "pas dans un jour lointain", de manière à "anticiper la mise en sommeil" du contrat.

Arnaud Montebourg ne s'est cependant pas prononcé clairement pour un arrêt prématuré du contrat, et n'a pas non plus évoqué de date pour cette "sortie". Free s'est engagé à couvrir en 3G, grâce à sa propre infrastructure, 75% de la population en 2015, et 90% en 2018.

"Un pouvoir d'influence très fort"

"Cet accord d'itinérance crée un pouvoir d'influence très fort sur le marché, au point qu'il doit être encadré et borné dans le temps", car le cas échéant, il peut "perturber ou déséquilibrer le marché", avait résumé en mars dernier Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence.

Cette itinérance ne doit ainsi "pas être prolongée" au-delà de son échéance en 2018 et pourrait même prendre fin dès 2016, date à partir de laquelle le contrat permet une résiliation, avait estimé l'Autorité de la concurrence.

Arrivé avec fracas sur le marché mobile en janvier 2012, Free a conquis lors de sa première année 5,2 millions de clients, soit près de 8% du marché, grâce à des prix défiant toute concurrence mais aussi grâce à ce contrat.

J.M. avec AFP