Montebourg obtiendrait 300 millions d'euros pour les entreprises en difficulté
Face à la déferlante des suppressions d'emplois annoncées chez Alcatel-Lucent, La Redoute, FagorBrandt ou dans les abattoirs Gad, le gouvernement est mis sous pression.
Pour réagir, Arnaud Montebourg doit présenter lors du Conseil des ministres du mercredi 13 novembre un train de mesures destinées à permettre aux entreprises en difficulté de sortir la tête de l'eau.
Selon Le Monde et RTL, le ministre du Redressement productif devrait annoncer le déblocage de 300 millions d'euros. Cette enveloppe renforcerait et réactiverait le Fonds de développement économique et social (FDES), une structure créée en 1955 pour, à l'origine, soutenir la reconstruction économique de l'après-guerre. Le FDES a servi dans les années 80 à la gauche au pouvoir à tenter de sauver de nombreuses entreprises, avec un succès mitigé.
Des fonds privés associés
Le FDES puiserait ainsi dans ces 300 millions d'euros pour accorder des prêts à taux réduits aux entreprises à court de trésorerie, à condition toutefois que celles-ci ciblent "un marché viable". Histoire de ne pas "soutenir les canard boiteux", pour reprendre la formule de Jean-Pierre Jouyet, le président de la Caisse des Dépôts et président de la BPI. D'ailleurs ce dispositif ne risque-t-il pas de superposer avec la Banque publique d'investissement?
Le Monde ajoute que la gestion du FDES et l'octroi des prêts seraient confiés au CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle), le bras armé du ministère du Redressement productif. Un proche de Bercy cité par le quotidien précise également que "le FDES va agir en partenariat avec des fonds privés".
Cette enveloppe de 300 millions d'euros serait intégrée au projet de loi de finances rectificative adopté demain en Conseil des ministres. Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, avait annoncé, le 7 novembre, que ce texte contiendrait 3 milliards d'euros de crédits supplémentaires "pour des budgets qui en ont besoin" comme l'emploi, gagés par 3 milliards de gel de crédits.